Le ciel bleu libéral s’assombrit davantage. Après la dissidence de Bokk Guiss Guiss, une nouvelle tempête menace d’emporter les derniers restes du Parti démocratique sénégalais (Pds) avec d’autres dignitaires qui menacent de rompre leur compagnonnage avec Abdoulaye Wade. Ils citent la promotion de transhumants et de vieux militants sur la liste nationale. Au détriment des jeunes. Sale temps pour le Pds.
Les enjeux des Législatives provoquent la déconfiture des partis avec la montée des frustrations. Peut-être même l’implosion. Les militants bâillonnés par l’intérêt et l’ambition sortent désormais de leur réserve pour donner un libre vol à leur rancœur et à leur fiel. Au Parti démocratique sénégalais (Pds), la perte du pouvoir ressemble à une sévère punition avec cette succession de départs prévus. Après la naissance de Bokk Guiss Guiss, sorti des entrailles de la formation libérale, de nouvelles frictions secouent encore l’équilibre fragile de l’ancien parti au pouvoir. Motifs ? Bien sûr, la controverse sur la confection des listes pour les Législatives. En clair, les mêmes causes sont en train de reproduire les mêmes effets. Si les départs de Pape Diop et de sa clique changent le visage de cette formation, d’autres caciques du parti se réclamant comme des «militants authentiques» préparent une nouvelle rébellion. Selon des informations, ces responsables traditionnels du Pds ont la trempe des dissidents de Bokk Guiss Guiss. Ils ne s’identifient pas à la nomenclature de la liste nationale. Laquelle était promise, selon Abdoulaye Wade, secrétaire général du Pds, aux jeunes afin de préparer la relève à l’Hémicycle.
En épluchant les listes déposées au ministère de l’Intérieur, ces nouveaux «insoumis» qui ont repris l’argumentaire des premiers «dissidents», sont rongés par l’amertume. D’après certains responsables avec lesquels Le Quotidien s’est entretenu, le secrétaire général national du Pds a plutôt offert une seconde jeunesse à de vieux militants ainsi qu’aux arrivés de la dernière heure comme on les surnomme au Pds. Sur la liste nationale figurent, ils citent entre autres : Awa Ndiaye, Iba Der Thiam, Innocence Ntap Ndiaye, Mamour Cissé, Ngoné Ndoye, Fatou Taya Ndiaye… Ces responsables sous le sceau de l’anonymat, frustrés par cette attitude de leur secrétaire général Abdoulaye Wade, comptent se faire entendre par des actes de défiance qu’ils mettront en branle pendant la campagne. Ce n’est pas tout : ils promettent des mesures extrémistes comme le boycott de la campagne électorale, le vote-sanction. Rien n’est écarté. D’après des sources très au fait de la situation, le courroux de ces responsables authentiques est partagé par les militants à la base. D’ailleurs, selon nos interlocuteurs, les militants seraient en ordre de bataille afin de faire réparer cette injustice. L’on se souvient encore de l’entretien accordé par Awa Diop où elle accusait ces mêmes transhumants d’avoir coulé Wade lors de la Présidentielle. Aujourd’hui, les militants et autres responsables traditionnels redoutent le scénario… le plus redouté: l’implosion du Pds. Si on n’éteint pas ce début d’incendie, les feux de la contestation menacent de consumer ce parti. Définitivement !
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