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L’Égypte rappelle son ambassadeur en Israël

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Rappel sans délai de son ambassadeur en Israël, demande d’excuses officielles et d’une enquête sur la mort de cinq de ses policiers: l’Égypte veut signifier à Israël qu’elle n’est plus ce qu’elle était sous Hosni Moubarak.
Le Caire a décidé de «rappeler son ambassadeur en Israël jusqu’à la présentation d’excuses officielles» par l’État hébreu, a annoncé la télévision d’État samedi à l’aube.

Le gouvernement égyptien avait déjà réclamé «des excuses officielles» pour la mort de cinq policiers à la frontière israélienne survenue après une triple attaque meurtrière perpétrée jeudi en Israël.

Il a également réclamé «une commission d’enquête officielle conjointe pour dévoiler les circonstances (de la mort des policiers) et déterminer (la partie) responsable afin de prendre les mesures juridiques pour préserver les droits des victimes et des blessés égyptiens», allusion à une éventuelle demande de dédommagements.

La réaction du Caire contraste avec la retenue dont faisait preuve l’ancien président Hosni Moubarak, tombé le 11 février.

Plusieurs incidents semblables impliquant la mort de policiers égyptiens, notamment lors de raids israéliens à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, n’avaient jamais donné lieu à une crise diplomatique de cette ampleur.

M. Moubarak, qui se présentait comme un pilier de la modération dans une région menacée par l’extrémisme, avait pris une seule fois la décision de rappeler l’ambassadeur en poste Israël: en novembre 2000, pour protester contre «l’usage excessif de la force par Israël» contre les Palestiniens lors de la deuxième Intifada.

Le ton des responsables égyptiens a aussi changé.

Dès vendredi, le premier ministre Essam Charaf affirmait que «le sang de l’Égyptien est trop cher pour être versé sans réponse».

«Notre glorieuse révolution a eu lieu pour que l’Égyptien puisse regagner sa dignité à l’intérieur comme à l’extérieur et ce qui était accepté dans l’Égypte d’avant la révolution ne le sera plus dans l’Égypte d’après la révolution», avait-il ajouté.

Les accusations de responsables israéliens, mais aussi de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, selon lesquelles l’Égypte ne contrôle pas ses frontières, ne sont pas non plus restées sans réponse.

«La sécurité de la frontière égypto-israélienne est la responsabilité commune des deux parties et n’est pas la seule responsabilité de l’Égypte», a souligné le gouvernement.

Mme Clinton a pressé l’Égypte d’assurer la sécurité dans le Sinaï, suite aux attaques commises de l’autre côté de la frontière en Israël, selon qui les assaillants venaient de Gaza et se seraient infiltrés dans le Sinaï.

Vendredi soir plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l’ambassade d’Israël au Caire pour protester contre la mort des policiers. Samedi quelques dizaines de manifestants étaient sur place, sous la surveillance de la police militaire et antiémeute. Certains ont brûlé des drapeaux israéliens et demandaient l’expulsion de l’ambassadeur.

En dépit de cette crise, personne en Égypte, même pas les islamistes les plus radicaux, ne réclament l’abrogation du traité de paix avec Israël signé en 1979.

Tous les candidats à la présidence et l’ensemble des partis politiques formés après la révolte se sont engagés à «respecter les engagements internationaux» du pays, y compris les accords de paix avec l’État hébreu.

Des voix se sont toutefois élevées pour demander une révision de certaines clauses, mais dans le respect des termes du traité.

L’ex-chef de la diplomatie égyptienne, le très populaire Nabil el-Arabi, qui a quitté son poste pour diriger la Ligue arabe en juillet, avait déclaré début avril que «les arrangements de sécurité prévus par le traité de paix peuvent être révisés» en vertu d’une clause du traité.

Il avait indiqué que l’Égypte pourrait utiliser une autre clause stipulant «la mise en place d’une commission pour le règlement des revendications financières réciproques».

cyberpresse

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