CHEIKH TIDIANE DIAKHATE (Magistrat)
Contesté par l’opposition, malgré une longue carrière au sein de la magistrature, Cheikh Tidiane Diakhaté, juge hors hiérarchie depuis 1992, a tout pour être un juge…sage. Sorti en 1977 de la section judiciaire de l’ex-Ecole nationale d’Administration et de la magistrature (Enam), ce «Thièssois» d’origine Soninké, a exercé dans la région de Diourbel jusqu’en 1983 avant d’être nommé à la tête du tribunal de première instance de Ziguinchor. Témoin privilégié de la crise casamançaise, l’actuel président du Conseil Constitutionnel a été nommé, en 1988, Doyen des juges d’instruction du tribunal régional hors classe de Dakar. Fonction qu’il exerce jusqu’en 1994. Il a ainsi géré le dossier de l’assassinat du juge Babacar Sèye en 1993 et celui du massacre des policiers sur le Boulevard du Centenaire en 1994.
Epoux de la première juge d’instruction du tribunal régional de Dakar, Seynabou Ndiaye Diakhaté, il a été nommé, en 2003, Procureur général près la Cour d’Appel de Dakar puis Avocat général à la Cour de Cassation. En 2004, il est nommé Premier président de la Cour d’Appel de Dakar avant d’être porté à la tête de la commission d’instruction de la Haute cour de justice devant juger Idrissa Seck et Salif Bâ dans l’affaire des chantiers de Thiès. Depuis le 13 août 2010, il préside aux destinées du Conseil Constitutionnel à la suite du départ à la retraite de Mireille Ndiaye.
PROFESSEUR ISAAC YANKHOBA NDIAYE (Professeur agrégé de Droit)
Vice-président du Conseil constitutionnel, Isaac Yankhoba Ndiaye, né le 11 avril 1955 à Thiès, a devancé Cheikh Tidiane Diakhaté dans cette haute juridiction. Professeur agrégé de Droit privé, enseignant de Droit des affaires, il a rejoint le cercle des «sages» depuis le 6 janvier 2009 en remplacement du professeur Babacar Kanté. Ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (Droit), ex-enseignant à la Sorbonne, il est dépeint comme un universitaire émérite. Il est considéré comme un universitaire indépendant, libre et intellectuellement honnête. Il a la réputation d’être quelqu’un qui ne se laisse pas embarquer pour assouvir les intérêts d’une personne.
MOUHAMED SONKO (MAGISTRAT)
Ancien président du Conseil d’Etat, Mouhamed Sonko a fait partie des «5 sages» du Conseil constitutionnel en même temps qu’Issac Yankhoba Ndiaye depuis le 6 janvier 2009. Fonctionnaire «carriériste», selon certaines indiscrétions, il a longtemps déserté les salles d’audience pour se retrouver dans les ministères. Premier conseiller de Me Jacques Baudin, alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice, il a exercé les fonctions de Directeur de cabinet du ministère des Forces armées, de celui de l’Enseignement supérieur et de celui des Affaires étrangères.
CHIMERE MALICK DIOUF (Magistrat)
Son nom est pratiquement lié au procès des assassins de Me Babacar Sèye. Lorsque Clédor Sène, Pape Ibrahima Diakhaté et Assane Diop comparaissaient devant la Cour d’Assises de Dakar, c’est lui qui assurait la fonction d’Avocat général, assurant les intérêts de la société. Il avait requis la peine de mort contre la bande à Clédor Sène, même si des critiques sur son manque de pugnacité dans son réquisitoire ont fusé au sortir du procès. Magistrat du parquet pendant longtemps, il a été précédemment directeur des Affaires criminelles et des Grâces et Secrétaire général du ministère de la Justice.
SIRICONDY DIALLO (Ancien chef de l’Inspection générale d’Etat)
Chef du prestigieux corps de l’Inspection générale d’Etat jusqu’en juillet 2006, date à laquelle il est remplacé par Mme Nafy Ngom Keïta, Siricondy Diallo a rejoint le cercle restreint des «5 sages» qui ont la lourde responsabilité de se prononcer sur la validité ou non de la candidature de Me Abdoulaye Wade. Même s’il a la réputation d’être intègre, son parcours est «entaché» par l’affaire des chantiers de Thiès. C’est sous son magistère que l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, a été épinglé par l’Inspection générale d’Etat (Ige). Et c’est sur la base du dossier monté par ses services que le maire de Thiès a été renvoyé devant la commission d’instruction de la Haute cour de justice avant d’être lavé par l’instance présidée par…Cheikh Tidiane Diakhaté.
Daouda MINE