Les Africains doivent, pour survivre à la crise économique et sociale pouvant résulter de la pandémie de coronavirus, être ‘’unis, soudés et disciplinés, à l’image du peuple chinois’’, a prévenu lundi l’économiste sénégalais El Hadji Mounirou Ndiaye, enseignant-chercheur à l’Université de Thiès. ‘’Cette pandémie de coronavirus aura un impact économique et social sans précédent, partout dans le monde. C’est seulement en restant unis, soudés et disciplinés, à l’image du peuple chinois, que les peuples africains réussiront à juguler la crise…’’, a dit M. Ndiaye dans un entretien avec l’APS. La propagation de cette maladie pourrait engendrer une crise de la demande, qui pourrait être suivie d’une crise de l’offre, laquelle serait en mesure d’entraîner la faillite d’un nombre incalculable d’entreprises, selon l’économiste, également chercheur associé à l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un centre de recherche sénégalais. Il cite les transports, la distribution, le pétrole, le tourisme et la finance comme étant des secteurs vulnérables à une éventuelle crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus. Plusieurs activités libérales et informelles sont également à risque, selon El Hadji Mounirou Ndiaye. La production de certaines entreprises utilisant des produits ou des intrants provenant de la Chine et d’autres pays est déjà à l’arrêt, à cause de la pandémie, a-t-il dit. Concernant la finance, les performances boursières dépendent du niveau de réussite des sociétés cotées en bourse, selon M. Ndiaye.
’’C’est ce qui explique cette tendance débridée à la chute vertigineuse des cours des plus grandes valeurs mobilières, surtout en Occident’’, a-t-il expliqué.
’’On parle déjà de pertes estimées à plus de 1.000 milliards de dollars US. Même si l’Afrique ne comptait pas de cas de contamination au coronavirus, elle aurait été touchée de plein fouet par cet impact socioéconomique négatif, qui devient de plus en plus systémique’’, a analysé l’économiste.
’’La maigre part de l’Afrique dans le produit mondial brut (environ 4%) est toujours fortement tributaire des interactions avec les Etats et les multinationales occidentales, notamment sur le plan bancaire et financier, sur le plan des infrastructures’’, a souligné l’enseignant-chercheur de l’Université de Thiès, concernant toujours les conséquences que pourrait avoir en Afrique la pandémie de coronavirus.
Cette maladie qui s’est répandue dans 169 pays – selon l’Organisation mondiale de la santé – peut entraîner une baisse drastique des fonds attendus par l’Afrique de la coopération internationale, selon M. Ndiaye. ’’L’Afrique, a-t-il ajouté, est malheureusement touchée par la maladie, et les Etats prennent de plus en plus des mesures radicales de fermeture de frontières et d’arrêt d’activités nombreuses, qui impliquent des pertes de recettes pour les budgets publics et un nombre incalculable d’entreprises’’.
A cause de la pandémie de coronavirus, le tourisme et le transport aérien sont presque à l’arrêt dans plusieurs pays africains, et la progression vers les mesures de confinement fait craindre le pire, a fait remarquer El Hadji Mounirou Ndiaye. ’’Cette situation sera terriblement ressentie en termes de chômage et de baisse des recettes publiques, surtout pour les vulnérables pays africains. Sur le plan international, on parle de plus de 25 millions d’emplois qui pourraient être détruits. Il est pour le moment prévu un à deux points de pertes de croissance économique’’, a-t-il souligné. ’’Si en Europe et en Amérique, les Etats sont assez forts pour lever des fonds de sauvetage, l’Afrique, elle, pourrait souffrir de ses carences en réserves financières, et la pénurie de crédits qu’il peut y avoir pourrait réduire sa capacité à se tirer d’affaires après la crise’’, a prévenu M. Ndiaye. La pandémie de coronavirus touche 169 pays, et plus de 318.000 personnes sont infectées, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Quelque 94.000 d’entre elles ont recouvré la santé, selon cette agence chargée de la santé aux Nations unies. Elle évalue à 13.000 le nombre de décès causés par la maladie.
aps.sn
Le nouvel ordre mondial consecutif a la pandemie surviendra alors et dans tous les domaines.
Une reorganisation economique, sociale et politique du monde est inevitable.
Une chance pour la cedeao de s affirmer comme entite geopolitique…
A vos marques!
C’est le moment où jamais pour nous donner, pour ne pas dire arracher les moyens de nos politiques économiques et monétaires !