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Les Américains votent pour départager Trump et Biden

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XALIMANEWS- Les Américains se rendent mardi aux urnes dans un contexte très tendu pour livrer leur verdict sur le mandat hors norme de Donald Trump, qui espère faire mentir les sondages et battre Joe Biden lors de cette présidentielle historique.

Près de 100 millions d’électeurs, soucieux d’éviter le risque de la COVID-19 dans des files d’attente le jour de l’élection, ont voté par anticipation ces dernières semaines, ce qui laisse augurer d’une participation record.

Malgré un bilan plombé par la pandémie, le président républicain a assuré avoir une « très solide chance de gagner » face à son rival démocrate, lors d’un entretien sur la chaîne Fox News au petit matin.

Armé de son indéniable énergie sur les estrades, le milliardaire de 74 ans mise sur l’ardeur de ses partisans, chauffés à blanc par une campagne d’une agressivité inouïe, pour créer la surprise, comme en 2016.

Favori des sondages depuis des mois, Joe Biden, 77 ans, ancien vice-président de Barack Obama, compte lui sur le rejet que suscite son rival auprès d’une large partie de l’électorat pour remporter une « large victoire ».

« Je veux restaurer la décence et l’honneur à la Maison-Blanche », a-t-il lancé mardi, armé d’un mégaphone, devant un petit groupe de partisans dans sa ville natale de Scranton, dans l’État-clé de Pennsylvanie.

Donald Trump se rendra lui dans un QG du parti républicain à Arlington, dans la banlieue de Washington, pour sa dernière sortie publique d’une campagne bouleversée par le coronavirus, qui a fait plus de 230 000 morts aux États-Unis.

« Virer Trump »

« Je veux virer Trump », confiait à l’AFP Veronica Castro, une éducatrice de 37 ans croisée dans un bureau de vote à Easton en Pennsylvanie. « Il n’y a pas moyen : on ne va passer passer quatre ans de plus avec lui ! »

À l’inverse, Juan Carlos Bertran, un Américain d’origine cubaine, a voté pour le président sortant à Miami, parce qu’il le juge « meilleur pour l’économie »

Partout les électeurs se méfiaient de l’attitude du camp adverse. « Trump va faire tout ce qui est en son pouvoir pour gagner, c’est effrayant », estimait Megan Byrnes-Borderan, une New-Yorkaise démocrate de 35 ans.

Le président assure depuis des mois, sans apporter de preuves, que le vote par courrier va susciter des fraudes massives et entretient le doute sur son attitude. 

Il a assuré mardi qu’il ne déclarerait pas victoire avant l’annonce des résultats officiels, balayant les spéculations de plusieurs médias américains. « Il n’y a aucune raison de tirer des plans sur la comète », a-t-il dit sur Fox News.

Mais « dès que l’élection sera terminée, nos avocats seront prêts », a-t-il aussi dit par le passé.

Le vote par correspondance risque de retarder le dépouillement, car le décompte des bulletins arrivés dans les jours suivant le scrutin est possible dans de nombreux États.

Signe tangible des angoisses suscitées par le scrutin, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, se sont barricadés en prévision de possibles violences post-électorales. 

« L’Amérique d’abord »

Pendant toute la campagne, l’Amérique a donné au monde l’image d’un pays scindé en deux blocs qui ne se parlent plus.

Pendant des mois, Donald Trump a agité le spectre d’une « gauche radicale » prête à transformer la première puissance mondiale en un « Venezuela à grande échelle ». « S’ils gagnent, notre pays ne sera plus jamais le même », a-t-il encore lancé mardi.

Le magnat de l’immobilier passé par la téléréalité avant de faire irruption en politique avec un message populiste, « l’Amérique d’abord », continue de se présenter en « outsider » en lutte contre un « establishment corrompu ».

Le démocrate Joe Biden, soutenu par Barack Obama, multiplie les mises en garde contre les conséquences potentiellement dévastatrices sur les institutions démocratiques d’un second mandat Trump, étrillé comme « le pire président » de l’histoire récente des États-Unis.

Ce vieux routier de la politique, pur représentant de l’aile modérée du parti démocrate, a aussi fait de l’élection un référendum sur la gestion de la pandémie par le républicain.

Donald Trump n’a lui cessé d’être rattrapé par cette crise sanitaire qu’il s’est toujours efforcé de minimiser. Jusqu’à être lui-même contaminé et hospitalisé, début octobre. « Je suis guéri » et « immunisé », martèle-t-il depuis.

États-clés

À en croire les sondages, le président pourrait perdre le vote populaire, mais ses chances ne sont pas nulles pour autant. 

Pour l’emporter, un candidat n’a pas besoin d’être majoritaire en voix au niveau national : il doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des États. 

Une poignée d’États où les deux candidats semblent au coude-à-coude joue donc un rôle primordial. 

Mardi soir, dans un premier temps, tous les regards seront braqués sur la Floride, qui a promis d’afficher la couleur dans la nuit. Sans cet État qu’il avait gagné en 2016, c’est mission quasi-impossible pour Donald Trump.

En revanche, s’il parvient à conserver la Floride, l’attention se déplacera vers la Pennsylvanie. Les intentions de vote y sont un peu plus favorables à l’ancien vice-président, mais avec un écart proche de la marge d’erreur.

Les résultats des candidats au Congrès sont également à suivre, puisque les marges de manoeuvre du futur président dépendront de la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat.

Journal de Montreal

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