La nouvelle direction générale de l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (Artp) a annulé plusieurs contrats logés sous la rubrique « appui institutionnel ». Ces contrats ont permis le décaissement de plusieurs millions de F Cfa du budget de l’Artp pour « appuyer » l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), les Associations consuméristes, le Réseau des journalistes en Tic…. Quand Daniel Seck quittait la Direction générale de l’Artp, une enveloppe de 1,5 milliard de F Cfa a été absorbée par cette rubrique. Momar Ndao de l’Ascosen affirme que les contrats signés sont prévus par le Code des télécommunications et que, loin de vouloir les « acheter », l’Artp voulait, au contraire, les renforcer.
L’Agence de régulation des postes et des télécommunications (Artp) continue de révéler ses secrets, depuis l’éclatement de l’affaire dite des « primes » qui éclabousse l’ancienne Direction générale et les membres du Conseil de régulation. Selon des sources très sûres, le nouveau directeur général a récemment annulé une série de contrats logés sous la rubrique « appui institutionnel » et qui ont servi à « financer » des structures, des Associations, des Réseaux…à hauteur d’un milliard 500 millions de F Cfa. Parmi les principaux bénéficiaires, l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), les Associations…consuméristes, l’Union nationale des exploitants de télécentres, le Réseau des journalistes en Ntic…
Momar Ndao : « chaque Association a soumis un plan d’actions appuyé par l’Artp »
Côté Associations consuméristes, Momar Ndao de l’Ascosen, joint hier au téléphone, confirme l’octroi de cette subvention et son annulation par la nouvelle Direction, mais le justifie, en convoquant le Code des télécommunications. « Les Associations de consommateurs avaient signé avec l’Artp une Convention clairement prévue par la loi portant Code des télécommunications. Dans le cadre des efforts pour le service universel, sur la base des efforts qui sont prévus pour donner la bonne information aux consommateurs, les Associations ont signé le contrat sur la base d’un programme d’activité soutenu par l’Artp. Celle-ci a ainsi remis un ordinateur et une imprimante à chaque Association. Ensuite, chaque Association a soumis un plan d’actions appuyé par l’Artp. C’étaient des contrats de collaboration », invoque-t-il.
Tout en confirmant l’annulation des contrats par la nouvelle Direction, Momar Ndao réfute les accusations, selon lesquelles l’ancienne Direction avait, à travers cette subvention, un moyen de les réduire au silence face à certaines pratiques. « L’Artp nous appuyait pour que les Associations soient plus performantes. Au contraire, elle voulait éviter qu’on se taise », argue-t-il. Quid de la légalité d’un tel contrat ? « C’est prévu par les textes et c’est pour mieux renforcer les Associations face aux dérives des opérateurs », ajoute le patron de l’Ascosen. « On ne comprend pas cette annulation. Ça contribue à fragiliser les consommateurs », dit-il. Même son de cloche du côté de Bassirou Cissé de l’Union des exploitants de télécentres, qui parle de « violation des textes », non sans annoncer une conférence de presse pour jeudi prochain.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info