Les valses des anciens dignitaires du régime libéral font les délices de la presse et des personnes avides de voir ces derniers, s’ils étaient coupables de ce qu’on leur reproche, expier de leurs fautes. Mais cela semble une mission de plus en plus impossible. D’une part, ils se défaussent presque tous, du moins ceux qui ont été inculpés, sur l’ancien chef de l’Etat, disant avoir obéi à ses injonctions. Ce qui complique la tâche de la justice, puisque ce dernier n’est susceptible de répondre que devant la Haute Cour de Justice. Ensuite, lorsqu’on sait la complexité des affaires de délinquance financière, et face à l’ampleur de la recherche des endroits où cette manne serait à l’abri, on est proche de la mission impossible. Rappelons-nous de la ténébreuse affaire ELF, dans les années 90, en France. La juge Eva Joly fut entourée de 60 magistrats de haute volée, auxquels était alloué un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, pour à coup de commissions rogatoires et d’enquêtes à travers la planète entière. Elle n’arriva au bout de 10 ans qu’à attraper un personnage de second rang dans cette magistrale entourloupe. Nous, au Sénégal, avec nos moyens limités en la matière, et le temps qui presse, il y a de fortes chances que ces rodomontades du pouvoir n’aient pas l’effet recherché et n’aboutissent qu’à brasser du vent, ce vent qui souffle le long des Iles Caïman par exemple ou de la principauté d’Andorre.
Cheikh Yérim Seck.
dakaractu.com
Les audits, mission impossible ?
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