Des auxiliaires du service national d’hygiène vivent un grave calvaire depuis deux ans. Les promotions de toutes ces deux dernières années (2006 / 2008, et 2008 2010) ne sont toujours pas recrutées par la Fonction publique. Ils sont contraints au bénévolat. La plupart d’entre eux étant des chefs de familles, ils ne savent plus où donner de la tête face au mutisme des autorités étatiques.
« Nous n’avons plus d’espoir et nous sommes découragés », a scandé un agent des services d’hygiènes qui préfère garder l’anonymat. Rencontré hier, dans le quartier de Dakar Plateau, ce jeune semble avoir perdu tout espoir de pouvoir bénéficier un jour d’un salaire. Ce jeune fait partie des auxiliaires du service national d’hygiène issus de la promotion 2006 /2008 et celle de 2008 /2010.
Deux promotions qui font face au mutisme assourdissant des autorités étatiques sur leur sort. « Nous travaillons depuis deux ans sans salaires », a-t-il amèrement déclaré. Ces auxiliaires sont au nombre de 90 et sont tous condamnés à faire du bénévolat, au niveau de leur ministère de tutelle. « Nous avions organisé un sit in dans les mois passés au niveau du ministère, durant deux jours, mais personne n’est venu à notre secours », regrette le même interlocuteur. Selon lui, ils ont été totalement snobés par les autorités. Ni le service national d’hygiène du Sénégal, ni le gouvernement n’ont déployé d’efforts pour mettre un terme à leur calvaire.
Le règlement de leur statut semble relégué dans les oubliettes. Pourtant malgré leurs conditions de travail très difficiles, ces jeunes agents tentent à tout prix de faire de leur mieux pour accomplir leurs missions sur le terrain. En plus, leur recrutement dans la Fonction publique, pourrait combler le manque d’effectifs sur le terrain. Mais depuis les années 80, selon des sources proches de cette corporation, il n’y a pas eu de recrutement de personnel dans ce corps paramilitaire. « Or le personnel a besoin d’être rajeuni, d’autant plus que certains des agents sont aujourd’hui d’un âge très avancé et ne peuvent plus effectuer des déplacements très contraignants « a-t-il souligné. A tout cela s’ajoute, selon ces agents, un manque criard de matériel de travail.
Leur parc automobile n’existe presque plus. « Nous sommes obligés, à chaque fois de nous déplacer à pied pour faire notre travail ». Pour ces moult raisons, les auxiliaires ne savent plus où donner de la tête. Une situation qui est devenue très préoccupant surtout pour ceux d’entre nous qui sont mariés, soutient un autre auxiliaire qui ajoute ; « Je pense que nos femmes vont bientôt s’y mettre, car cette situation est plus que intolérable ». Expliquant son calvaire, le même auxiliaire soutient « J’ai laissé ma femme au village et ici à Dakar on m’a prêté une chambre où loger afin de pouvoir réduire mes dépenses », a confié son collègue également sous le couvert de l’anonymat.
Laissés ainsi à leur sort, ils ne vivent que des promesses de leur ministère. « On a toujours promis des solutions à nos problèmes mais sans jamais d’actes concrets », a-t-il précisé. La seule solution, pensent ces auxiliaires c’est peut être d’abandonner ce métier comme l’ont déjà fait quelques uns de leurs collègues qui sont allés tenter leurs chances ».
Des officiers trouvés à la direction du service national d’hygiène, n’ont pas voulu se prononcer sur cette situation. Ils préfèrent ne pas donner leurs avis sur la question, nous disent-ils.
sudonline.sn