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Les caméléons (Par Pr Mary Teuw Niane)

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Chaque jour qui passe apporte son lot de surprises sur le comportement de nos concitoyennes et concitoyens.

Il y a bien longtemps que les valeurs tant chantées et vantées ont abandonné beaucoup de nos compatriotes.

Les nouveaux citoyens, produits par les décennies des indépendances, sont de vrais caméléons qui s’adaptent au gré des circonstances, se métamorphosent pour capter les nouvelles opportunités avec un unique fil conducteur, l’intérêt personnel et individuel.

N’êtes vous pas estomaqués de voir défiler devant les médias l’écrasante majorité de nos autorités qui hier expliquaient l’impossibilité d’une troisième candidature qui aujourd’hui proclament la nécessité d’un deuxième quinquennat.

Où sont passées nos sacro-saintes valeurs de ngor, de jom, de kersa?

Cette mutation psychique ne frappe pas seulement les femmes et les hommes du pouvoir. Ils sont aussi nombreux dans l’opposition à avoir contracté ce virus de la métamorphose.

Car, eux aussi, au gré de leurs intérêts personnels immédiats, oublient leurs discours d’hier, pour adopter l’attitude la plus conforme à leurs intérêts d’aujourd’hui. Ces femmes et hommes iront boire à l’écuelle du dialogue politique nonobstant leurs paroles d’hier, très fraîches, dans nos mémoires.

Ils valideront par défaut la troisième candidature du Président de la République qu’ils ont tant décriée.

Nous sommes en danger.

Car les mutants, ces caméléons, ont pris le pouvoir. Leurs idées sont devenues dominantes. Leurs formes changent au gré des circonstances comme leurs porteurs s’adaptent aux nouvelles opportunités.

En fait, il y aura plus de peur que de mal !

Car le dialogue politique sera le catalyseur qui rassemblera tous les caméléons, la vieille classe politique, la vieille société civile, les mettra au milieu de la place publique nationale et permettra de les identifier pour s’en débarrasser définitivement.

La fin des caméléons marquera la résurgence des valeurs, la renaissance de la connaissance et la restauration de la paix sociale sans lesquelles aucune transformation sociale positive n’est possible.

Citoyens à vos cartes d’électeurs !

La carte d’électeur demeure la meilleure arme pour isoler et éliminer définitivement nos caméléons de la République.

Dakar, mercredi 3 mai 2023
Prof Mary Teuw Niane

3 Commentaires

  1. Une nouvelle RACE de caméléon vient de naître : elle s’appelle Khalifa sall. Man deh na book rek. Triste fin pour ce monsieur qui est devenu un cercueil politique ambulant.

  2. Tres respectueux Prof. et fin connoisseur de la societe snegalaise, ne trouve tu pas que c’est dans le diologue sincere que la presente tension polique puisse baissee? ce qui est un cage d’une stabilte sans laquelle nos cartes seront unitules car l’election n’aura pas lieu. notre religion que tu maitrises mieux que: ordonne la discution et le dialogue. Si un Musulman appelle son prochain au Dialogue, le second doit se confier et avoir une confince en ALLAH et aller repondre; ecouter, proposer ses points de vu en vue de trouver un terrain d’entente. Maintenent celui qui a appele au dialogue s’il n’ETAIT PAS SINCERE DU DEBUT A LA FIN DE SON APPEL, ET N’HONORE PAS SON ENGAGEMENT, ALLAH SE CHARGERA DE LUI PUNIR. Donc mon cher Prof. ne condamnons pas les hommes et femmes qui ont decide d’aller a la table du Dialogue, avec leur conditions et propositions. Respectons aussi ceux qui ont opte differenment meme s’ils ont rejete une commande d’ALLAH, et de la majorite des Senegalais car notre pays est un pays de Dialogue.
    vive le Dialogue sincere
    vive la PAIX,

  3. Sénégal : la démocratie à l’ombre du baobab.
    La tentation est grande de commencer cette réflexion par une question. Dans quelle démocratie avancée ou émergente les acteurs sont conviés à un dialogue? Mr Macron aurait-il appelé la classe politique française à un débat pendant l’affaire des gilets jaunes pour sortir de la crise ou pour faire avancer la démocratie? Qu’en est-il des retraites? Quel autre pays d’Europe, d’Amérique ou d’Asie a eu à expérimenter cette recette inusitée? On a pas besoin de faire appel à un penseur pour élaborer les termes de référence d’une démocratie saine. Le cliché est aussi simple que juste: la majorité gouverne. L’opposition critique ou approuve. Donc, à moins d’une menace nationale comme une pandémie, épidémie, invasion ou catastrophe, les positions restent tranchées. Le pouvoir est jugé sur sa façon de gérer les différents aspects de la vie des citoyens: éducation, santé, sécurité, l’économie dans sa diversité (prospérité, croissance, chômage…) et le social. Pour le reste, la toute puissante constitution est la référence absolue dans le rayonnement des lois et règlements des secteurs évoqués plus haut.
    Pourquoi depuis plus de trente ans, les mains tendues vers l’opposition se renouvellent toujours? Quelques éléments bruts jaillissent.
    1. Les forts pouvoirs des hommes politiques agissant en toute légalité sur des institutions faibles pour ne pas dire assujetties.
    2. Le non succès des recettes politiques du pouvoir.
    3. L’irruption des marabouts.

    En plus du pouvoir exécutif, le président de la république exerce sans partage, un privilège de nomination et de contrôle sur les pouvoirs judiciaire et législatif. Sa présence active au conseil supérieur de la magistrature est toujours questionnée. Il gère en même temps la liste des députés. Cette mainmise appelle, comme une patate chaude, une certaine déconcentration pour souffler un peu de temps en temps. Abdou Diouf en a, plusieurs fois, fait l’expérience avec les entrées de Abdoulaye Wade dans des gouvernements d’union ou de majorité élargis. Pour l’essentiel, ces formations n’ont servi qu’à asseoir une accalmie suite à des situations sociales tendues controuvees par la majorité. Leur durée de vie ne va pas au-delà de la prochaine échéance électorale. Ce que certains ont vite appelé un jeu de dupes dont le peuple se révèle être le dindon de la farce.
    2. Certaines décisions politiques, sociales ou économiques impopulaires et/ou improductives déclenchent souvent une hausse de la tension sociale. La baisse des subventions suite aux politiques d’ajustement structurel des années 90 en est une illustration. L’opposant Wade en a usé et abusé pour enter et sortir du gouvernement à la veille de chaque élection,en fin de compte. Et pourtant la situation,ne change pas significativement. Mais l’on pense que les pourparlers rassurent et apaisent le climat délétère. La bonne foi du pouvoir est mis en exergue et s’avère, subitement, un gage de générosité, de compétence. On découvre, par enchantement les vertus enfin dévoilées, du régime. Les piques sont remplacées par des amabilités arrondies. Pendant que la co- responsabilité s’installe, le pouvoir voit l’étau social se desserrer. Il se pique une nouvelle virginité aussi éphémère soit elle. De nouveaux habits lui sont enfilés pour une période de grâce.
    3. Le sage Abdoul Aziz Sy Dabakh est la référence en matière de régulateur social. Il ne se lassait pas de sermonner l’ensemble de la classe politique. L’infatigable défenseur des populations recherchait moins la tenue de dialogue politique que la simple solution des difficultés sociales. À sa suite, le clergé a suivi cette belle tradition qui a ses limites, somme toute. Certains leaders restent sourds parfois aux appels. Les calculs et intérêts politiques passent d’abord.
    La démocratie, à l’évidence, a ses règles standards visibles et vivables partout ailleurs même si des particularités locales sont à observer. Cependant, on a l’impression que le Sénégal n’ est pas une démocratie à part entière, mais une démocratie entièrement à part. Évidemment on en est encore au stade de l’émergence. Il est courant d’entendre les officiels politiques affirmer ne recevoir d’aucun pays ou organisation une leçon sur des questions démocratiques. Le peuple applaudit bien sûr la volonté d’indépendance mais prend conscience du long chemin restant. En fait, le pays est aux balbutiements. Comme pour les technologies, le Sénégal a besoin de plonger poings et pieds liés. Il ne sert à rien se leurrer. Les coalitions, groupes politiques au pouvoir doivent gouverner avec leur programme et assumer toutes les conséquences. L’échec de décisions politiques ne devrait pas culminer en une crise (sociale). La sanction vient des électeurs avec le calendrier à défaut de démission anticipée comme il est coutume dans certaines démocraties. Donc ce dialogue instauré au Sénégal n’est pas un acquis démocratique encore moins une spécificité sénégalaise. Il apparaît de plus en plus comme un subterfuge pour les uns et les autres.Une façon de gérer leurs petites personnes en dépit de l’intérêt superieur du pays avancé par pur opportunisme. C’est la même attitude pour ceux et celles qui veulent « aider le président ou bien se mettre à sa disposition ». Sachons que toute initiative dans un coin du pays aide le président surtout pour les hauts fonctionnaires. On pas besoin de se raser. Jo Biden n’a jamais appelé les conservateurs même au plus fort de la crise du covid19 pour un sursaut(sauvetage)national. Que chacun respecte son périmètre et le fructifie. Les vaches n’en seront que mieux gardées. Pouvoir/opposition au garde à vous !
    Sheikh Ndiaye
    Maîtrise en développement international et mondialisation &philosophie
    Canada

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