L’accession du président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême marque une ère nouvelle dans la conscience collective de l’homo senegalensis. Depuis 1960, date de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, même s’il est vrai que des régimes se sont succédés et des alternances ont eu lieu, force est de reconnaître que les changements tant attendus par les populations sur le plan politique, économique, socio culturel, diplomatique bref idéologique n’ont jamais tenu la promesse des fleurs. Ces changements radicaux, systématiques et profonds contre les anciennes pratiques et approches politiciennes dans ce que l’on pourrait appeler changement de système constituent la plus grande attente et la plus grosse aspiration de la majorité des Sénégalais. Certes les actes déjà posés par le nouveau président sont salutaires mais les Sénégalais attendent beaucoup de ce nouveau régime.
De véritables réformes doivent être opérées dans toutes les sphères de la société. pour pouvoir ainsi donc assoir les bases d’un développent économique harmonieux et durable. D’abord sur le plan politique ,il nous faut une refondation du paysage politique, une rationalisation des partis politiques, combattre l’hyperprésidentialisme , revoir le mode d’élection des députés et opérer à des réformes majeures pour une justice indépendante, pilier fondamental de l’Etat de droit et gage de stabilité nationale.
Sur le plan social, il nous faut bâtir une nation avec un nouveau type de sénégalais, un citoyen amoureux de sa patrie, respectueux des valeurs républicaines, animé d’un haut degré du sens civique et engagé dans un développement harmonieux. Il nous faut bannir la médiocrité sur toutes ses formes et prôner le culte de la démission, l’exigence de résultat et l’obligation de rendre compte.
Sur le plan diplomatique, il y a encore beaucoup à faire. Les évènements tragiques qui se sont déroulés au cours des trois dernières années pendant et après ce que l’on pourrait appeler “l’affaire ADJI SARR “ faisant état à des échauffourées et des tensions vives entre forces de l’ordre et population cautionnées et commanditées par le défunt régime a fait montre d’une image négative de notre chère patrie. Aujourd’hui le Sénégal se doit de restituer son image à l’échelle mondiale. Sa place dans le monde et son rayonnement international doivent constituer le véritable cheval de bataille de l’actuel chef de la diplomatie sénégalaise pour que in fine le Sénégal retrouve son lustre d’antan.
Sur le plan sous régional, le Sénégal doit redéfinir ses relations avec la CDEAO mais surtout cette dernière doit redéfinir sa posture par rapport aux missions qui lui ont été conférées à savoir veiller à l’intégrité africaine, à la libre circulation des personnes et des biens au lieu d’être un instrument de propagande de la France.
La rupture idéologique commence par une rupture nette et ferme du franc CFA. Même s’il est vrai que la sortie du franc CFA et la création d’une monnaie ne peut pas se faire en un temps record, il serait judicieux de jeter dès à présent les bases de la création d’une monnaie communautaire. Il faudra alors poser le débat, pousser la réflexion et ouvrir des stratégies de sortie du Franc CFA. Rester avec cette monnaie éternellement montre l’acceptation d’une infantilisation permanente et par ricochet le manque de considération de la France à l’encontre des pays africains de la zone franc.
Le projet de rupture systémique et de souveraineté du président Bassirou D Faye que nous avons plébiscité à plus de 54% des voix dès le premier tour par une mobilisation extraordinaire devrait faire sortir le Sénégal de la tutelle de la France et l’arrimage à l’Euro. Même s’il est vrai que la gestion du pouvoir a ses réalités, ses contraintes et ses enjeux en ce sens qu’il ne s’agit plus de la gestion d’un parti politique mais des intérêts de plusieurs couches sociales et de toute une nation qui interagissent dans un même espace donné, notre élite dirigeante doit songer impérativement à mettre en place des mécanismes pour cet idéal de souveraineté monétaire.Avec Diomaye-Sonko la politique de l’assujettissement doit être révolue. Les organes du BrettonWoods à savoir le FMI et la Banque Mondiale n’ont jamais développé un pays. Ils sont juste des instruments permettant à pérenniser le système de précarisation des pays sous- développés en particulier de l’Afrique.
La problématique du FCFA, au-delà même de son aspect purement économique, politique, idéologique ou même spéculatif demeure une question de nécessité et de bon sens. En effet, plus d’un demi-siècle que notre pays s’est assujetti au Franc CFA et malgré les différentes politiques monétaires mises en œuvre, nous sommes toujours dans l’une des zones les plus pauvres du monde. Il faut tout simplement changer de paradigme pour essayer autre chose. La création d’une nouvelle monnaie est une affaire de volonté politique pour un pays. Au même titre que les pays développés qui ont leurs monnaies individuelles ou groupées, les nations africaines doivent avoir de l’audace pour en faire de même en utilisant les mêmes mécanismes de base avec un taux de change ayant des parités avec toutes les devises universelles reconnues. Cette parité fixe avec l’euro doit simplement disparaître. Enfin Les états africains doivent s’unir et mettre en place un système financier reconnu mondialement avec une monnaie unique obéissant aux règles du commerce mondial et arrimé au système monétaire international.
Il semble toutefois que cette volonté de s’affranchir de la France et de “sa monnaie” ne sera pas chose facile. Elle rencontrera sûrement des traquenards et des nids de poule qui pourraient ralentir sa marche vers l’avenir. La France néocolonialiste ne se laissera pas faire. Nous sommes conscients et suffisamment avertis sur sa capacité de nuisance dont l’une des armes favorites est la division et le travail de sape psychologique auprès des certains dirigeants africains hypocrites. La liberté ne se négocie pas, elle s’arrache. La peur qui paralyse disait l’autre est un caractère qui est propre à l’esprit et qui prend acte dès que l’homme doute de ces forces et de ces capacités. L’histoire retiendra que la génération de Kurumah Lumumba, Cheikh Anta Diop et Sankara s’est battue devant l’occident mais la nôtre triomphera. Nous devons décider aujourd’hui ou jamais d’écrire notre propre histoire.
Ensemble pour une restauration sociale, économique et politique de l’Afrique. L’Afrique doit renaître de ses cendres lentement mais sûrement !!!!
Thiemokho Traore (Max)