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Les chiites visés en Irak: des attentats font 68 morts

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Les attentats antichiites commis jeudi à Bagdad et dans une ville du sud de l’Irak ont fait au moins 68 morts, selon un nouveau bilan donné par des responsables, le plus lourd en une journée depuis le 15 août 2011.

Le bilan de l’attentat contre un groupe de pèlerins près de Nassiriya atteint désormais de 45 morts et 68 blessés, ont indiqué un responsable de sécurité et un médecin. Auparavant, une série d’attentats à la bombe dans la matinée dans deux quartiers chiites de Bagdad avaient fait au moins 23 morts.

Les pèlerins se rendaient à pied dans la ville sainte de Kerbala pour des célébrations de l’Arbaïn, un deuil religieux chiite commémorant la mort de l’imam Hussein à Kerbala.

Cette attaque intervient après une série d’attentats à la bombe dans la matinée dans deux quartiers chiites de Bagdad, qui ont fait au moins 23 morts et et 66 blessés, alors que le pays traverse une grave crise politique qui a remis à vif les tensions entre communautés chiite et sunnite.

Ces attentats sont les plus meurtriers dans la capitale irakienne depuis la série d’explosions qui avait tué 60 personnes le 22 décembre, quatre jours après le départ des derniers soldats américains du pays.

Les attentats de jeudi ont visé deux des quartiers chiites les plus emblématiques de Bagdad: Kazimiya, où se trouve le mausolée du 7e imam, Moussa al-Kadoum, et Sadr City, le plus grand quartier chiite de la capitale.

À Kazimiya, deux voitures piégées ont explosé vers 9h (1h, heure de Montréal) à des carrefours proches. Elles ont fait au moins 14 morts et 31 blessés selon des sources aux ministères de la Défense et de l’Intérieur.

À Sadr City, une moto piégée a explosé vers 7h (23h mercredi, heure de Montréal) près d’un groupe de journaliers qui attendaient qu’on vienne leur proposer du travail, faisant 7 morts et 20 blessés, selon le responsable du ministère de l’Intérieur.

Peu après, deux bombes dissimulées en bord de route ont explosé près du principal hôpital du quartier au moment où les blessés y étaient conduits, faisant deux morts et 15 blessés supplémentaires, selon la même source.

Le ministère de la Défense a confirmé un bilan de neuf morts et 35 blessés pour les explosions de Sadr City.

«Où sont les forces de sécurité ? Où sont les points de contrôle ? Comment cette voiture piégée a-t-elle pu exploser ici», tempêtait, furieux, Achour Abdoullah, un homme de 60 ans près du site des explosions à Kazimiya où s’activaient les secours et les forces de l’ordre.

Une femme d’une cinquantaine d’années à proximité hurlait et pleurait: «Des innocents meurent, on les tue sans raison. Que Dieu accomplisse sa vengeance sur ceux qui ont commis ces meurtres!»

Ces attentats interviennent en pleine crise politique entre les blocs politiques sunnites et chiites. Plusieurs responsables politiques ont exprimé ces derniers jours leur crainte de voir resurgir les terribles violences confessionnelles qui avaient fait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007.

Le conflit actuel s’est déclaré lorsque le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a entrepris à la mi-décembre de dénoncer en termes très forts les méthodes autoritaires du premier ministre chiite, Nouri al-Maliki.

Il a été aggravé par le mandat d’arrêt pour complot lancé quelques jours plus tard à l’encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, qui se trouve actuellement au Kurdistan irakien (nord).

Le bloc Iraqiya, deuxième groupe parlementaire avec 82 députés, boycotte depuis plus de deux semaines les travaux du Parlement, et ses neuf ministres font de même au gouvernement.

«Les responsables politiques luttent entre eux pour le pouvoir et nous en payons le prix», s’est lamenté Ahmed Khalaf, un des journaliers présents sur le site des explosions à Sadr City. «Est-ce de notre faute si Hachémi est recherché, ou si d’autres personnes sont recherchées? Pourquoi devons-nous payer à leur place?», a-t-il insisté.

À Kazimiya, un autre homme s’indignait: «Pourquoi empêchez-vous la presse et les photographes de venir sur les lieux? Avez-vous peur que le monde voie votre échec? Les politiques sont à l’origine de cette crise, qui se traduit par des attentats terroristes. Des innocents en paient le prix».

Les États-Unis et l’ONU ont lancé des appels au calme et plaidé pour un dialogue entre les différents blocs politiques, mais aucune rencontre n’a eu lieu pour l’instant.

M. Maliki a toutefois semblé lâcher un peu de lest cette semaine en acceptant que les ministres d’Iraqiya boycottant les travaux du gouvernement ne soient pas démis de leurs fonctions, mais considérés comme «en congé».

avec cyberpresse

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