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Les clips s’enchaînent, l’opinion condamne

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Les danses obscènes qui envahissent la télévision ne laissent personne indifférent, car elles interpellent les mœurs, principes et valeurs de nos traditions.
«C’est devenu un truisme de dire que les programmes musicaux  font la part belle à  un véritable concours de sensualité où les limites de la décence sont sans cesse dépassées. Car, à  la vulgarité des chants, s’ajoutent la quasi nudité et les contorsions suggestives des danseurs et danseuses qui provoquent l’indignation générale»,  déplore avec force le directeur de la Communication, Papa Atoumane Diaw.  Pour l’ancien journaliste de la Rts, du fait de la concurrence féroce, nos télévisions ont « renoncé à leurs obligations de véhiculer des programmes  plus conformes à nos valeurs et à nos cultures». M. Diaw poursuit : « le président de la République a raison de s’indigner. Nous devons mettre un terme à ces  pratiques avilissantes qui nous sont étrangères. Les  programmations participant à la dépravation de nos mœurs vivent leurs derniers moments de télé». A ce propos, il évoque notamment l’article 54, Titre 3,  du projet de loi portant code de la presse  qui stipule : «les entreprises de communication audiovisuelle veillent à ne pas diffuser des programmes à caractère érotique ou incitant à la violence. Les entreprises de communication audiovisuelle sont tenues d’avertir les téléspectateurs sous forme d’annonces dont les modalités seront précisées dans les cahiers des charges, lorsqu’elles programment un film interdit aux mineurs. La diffusion des films à caractère pornographique est interdite, sauf si une dérogation spéciale est accordée dans la licence et qu’un système de cryptage est utilisé». Papa Atoumane Diaw, enseignant au Cesti, relève, pour s’en offusquer,  « la tentation  facile pour ce type de programmation abjecte qui cherche à satisfaire malheureusement le voyeurisme de certains téléspectateurs, car, il faut le dire, les médias et notamment la télévision, sont aussi le reflet de la société».

Les médias, reflets de la société
De son côté, la directrice des programmes de la Rts, Marième Selly Kane, plaide pour « la réhabilitation de la danse ». Elle s’émeut de l’obscénité de certains clips montrés à la télévision.  « Je suis tout a fait d’accord avec le constat que le président de la République a fait », a-t-elle reconnu. « J’en suis consciente qu’au niveau de la Rts, nous avons apporté des correctifs. Nous avons pensé que les clips ne doivent pas être balancés sans aucune réflexion préalable », note-t-elle. « Je pense que les images indécentes sont les mêmes dans presque toutes les télévisions. Cela est incompréhensible. De 9 heures 30 à midi, les télévisions ciblent la bonne ménagère qui est chez elle », constate la responsable des programmes à Rts. « On m’a raconté l’histoire du président de la République qui a voulu montrer la richesse des télévisions de son pays à ses collègues chef d’Etat depuis l’étranger. Ils ont pris les télés par câble et, sur toutes les chaînes, ils tombaient sur les mêmes danses. Et bien sûr, cela ne lui a pas du tout plu », conclut-elle.
Interpellé, le président de la Commission culture et communication de l’Assemblée nationale, Ousmane Guèye, avance qu’il faut qu’on « moralise la danse », car pour lui, il n’est pas normal de copier la culture occidentale.  « Je crois que quand on voit ce qui se passe à la télévision, on se rend compte qu’on est en train de détruire en partie notre tradition. Il est temps de s’interroger sur ces pratiques.», déplore le député. « Lors de nos rencontres en séances plénières avec les ministres de la Culture et de la Communication, surtout lors de notre récente visite à Rts, nous avons vraiment soulevé le problème. Il s’agit nécessairement de moraliser ces danses », dit-il. M. Guèye marque son désaccord avec certains jeunes qui veulent imiter la culture occidentale, en faisant fi de celle de nos ancêtres. « On n’a pas le droit de verser dans l’aliénation culturelle », plaide-t-il. Pour lui, il s’agit « de sensibiliser ceux qui ont en charge des programmes télévisuels». Le parlementaire est persuadé que les danses érotiques ne peuvent être dissimulées dans des pantalons moulants. « Cela ne suffit pas », affirme-t-il.

lesoleil.sn

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