La plaidoirie du Pape Benoît XVI, en route pour Malte, en faveur de ses sœurs et frères d’Afrique noire et d’ailleurs, mérite d’être soulignée. Ces milliers d’immigrés échouant sur l’île de Malte, ce petit pays européen où il se rend, ont eu droit au message du Chef de l’Eglise. Malte, dont on sait, abrite des camps de rétention d’immigrés « dans l’attente qu’on statue sur leur sort sans pouvoir ni sortir ni travailler », est un lieu bien indiqué pour perpétuer l’enseignement de Jésus Christ Le Sauveur qui s’est sacrifié pour ses semblables. Les propos du Pape pour la reconnaissance de la dignité des immigrés sont une prière et un appel à l’action d’un homme qui croit en l’homme. Ces déclarations faites à des! journalistes qui l’accompagnent sont donc des confidences d’un homme qui croit à la fraternité humaine et à la solidarité agissante.
Parce que le corps du Christ, son Eglise qui se veut universelle, est blessé par de nombreuses révélations, beaucoup se précipitent pour insulter l’Eglise, le Pape et à travers ces institutions la foi chrétienne, et disons même, toute forme de religiosité se référant à Dieu. Comme si la religion du Christ qui est à l’origine même de notre modernité ne constituait qu’un danger pour l’Homme qui avait fini de tuer Dieu !
L’Eglise, pour la remettre au milieu du village, a fait son mea culpa sur beaucoup d’Affaires dont la plus horrible est l’esclavage qu’elle a soutenu etc ; mais la religion du Christ a su faire marier convenablement la Raison et la Foi qui en a fait une religion de Dieu véritablement destinée au Bonheur de l’Homme.
L’enseignement de l’Eglise est plus fort, c’est aussi valable pour les autres religions dites révélées, que les fautes commises par leurs disciples, ou par leurs prêtres ou représentants dont on attend, ce n’est que normal, la plus grande droiture et la plus grande probité. Cependant, nous ne devons jamais oublier qu’il n’est jamais évident de parler au nom de Dieu et au nom des Hommes. Pour avoir ce double culot même, il faudrait avoir la chance, tout le temps avec soi, et prier que Dieu ne vous laisse pas un seul moment dans les ténèbres!
Oui, il est attendu de tout leader, Homme ou Femme de Dieu, de la politique, de toute entreprise d’avoir des comportements irréprochables. Est-ce toujours possible? Peut-on aussi pardonner à nos semblables leur faiblesse ?
Oui, il est juste de rendre justice aux hommes, surtout aux plus faibles. Ces nombreuses victimes anonymes qui souffrent dans leur chair et dans leur âme. Oui, c’est vrai, il y a des souvenirs qui ne s’effacent pas mais il y a aussi des souffrances qui peuvent s’alléger par la reconnaissance et le pardon. Et c’est justement au nom de notre égale dignité que cette justice est nécessaire. Il ne s’agit pas non plus de punir pour maudire et détruire un Homme pour en soulager un Autre. Est-ce les Hommes qu’il faut condamner ou leurs actes ? Le plus important, c’est la reconnaissance des torts et leur réparation, si possible, qui permet de cicatriser certaines plaies.
De l’enseignement de l’Eglise, l’on retiendra la charpente : Dieu est Amour, que nous a transmis Jésus Christ (Paix et Salut sur Lui). Et c’est cet amour là qui est à la base même de la vie. C’est de cet Amour dont découle la charité, souvent dite, chrétienne. C’est aussi cet Amour qui garantit la Dignité humaine. Car Dieu, n’est ce pas, a créé l’Homme à son image. Donc l’Autre n’est autre que soi Même. Et le message du Pape aux occidentaux concernant les immigrés tire là toute sa portée philosophique.
L’immigré est un «être humain à respecter» a réaffirmé le Pape Benoît XVI en route pour Malte. Le Souverain Pontife a également souhaité que des «solutions justes» soient trouvées pour résoudre la problématique migratoire qu’il considère, à juste titre, comme étant «un grand problème de notre temps, un grand défi de notre temps, auquel nous devons tous répondre». Benoît XVI souhaite dans ce sens que les immigrés «trouvent un espace de vie digne».
El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur de publication www.ContinentPremier.Com