Dans Les coulisses du FESMAN 2009, Récit d’un rêve avorté, Seynabou Touré raconte les coulisses de cet évènement et les rencontres indispensables pour la réussite de la manifestation. Pendant 1111 jours, cette spécialiste en Communication institutionnelle et en relations internationales et représentante du FESMAN en France et en Europe chargée des relations publiques parcourt le monde avant de voir son rêve avorté une matinée du 13 juillet 2009 à New York avec le report officiel du Festival. Le monde s’effondre cruellement sous ses pieds.
A travers Les coulisses du FESMAN 2009, Seynabou Touré raconte avec beaucoup d’émotions le Récit d’un rêve avorté sous l’autel des louvoiements et du pilotage à vue des autorités sénégalaises. Ce livre raconte l’engagement personnel d’une Sénégalaise qui a été au cœur de cette manifestation avec en bandoulière une abnégation totale et un engagement absolu pour la réussite du FESMAN 2009. Les 175 pages de cette œuvre, de cette aventure humaine, montrent la déception d’une personne engagée qui a sillonné pratiquement le monde pour la réussite de sa tâche « exaltante ». Elle cite les rencontres indispensables pour la réussite de l’évènement, énumère les sacrifices consentis pour honorer son pays, les dévouements pour décrocher les grandes personnalités, les nuits d’insomnie pour relever le défi. Ce livre comme l’explique l’auteure est une plongée dans les coulisses d’une organisation, qui de Dakar au Cap, de Paris à Fort-de-France, ou encore de Salvador de Bahia à Lagos, sut créer un engouement exceptionnel autour de l’évènement considéré par Seynabou Touré comme la substantifique moelle culturelle, le souffle et la vie de la culture noire engagée dans la plus grande compétition culturelle mondiale.
Ses dispositions dans le domaine des relations publiques relationnelles et le portefeuille relationnel ont été déterminants dans le choix de sa personne pour piloter le FESMAN en Europe. « Mais, il me fallait avec le recul prendre la pleine mesure du défi qui m’était ainsi proposé et de toute la charge d’ingéniosité qu’il requérait. Sans compter les crocs en jambes qui ne manqueraient pas sur le chemin », dit-elle.
Pour avoir été pendant 1111 jours le témoin privilégié de cette éphéméride, voguant au gré des rencontres et des turbulences, Seynabou Touré restitue les grandes étapes d’un parcours riche en émotions, à l’image du FESMAN rêvé puis touché en plein vol. Ce regard rétrospectif est, pour Seynabou Touré, un hommage rendu à tous ces militants de l’ombre d’une Afrique réconciliée avec elle-même, d’une diaspora porteuse de projets et en ordre de bataille pour relever les défis d’un monde en mutation. Pour elle, c’est une contribution utile dans la courte histoire d’un FESMAN redevenu Festival mondial des arts nègres comme au bon vieux temps pour se forger un autre destin.
L’équipe actuelle a incontestablement bâti sa nouvelle aventure sur certainement les acquis des partenaires de la Fonderie . Car, cette spécialiste en Communication institutionnelle et en relations internationales et représentante du FESMAN en France et en Europe chargée des relations publiques jusqu’à son report en 2009, a été à la fois fascinée par l’engagement du chef de l’Etat mais ébahie par la tournure dramatique de l’évènement un matin du 13 juillet 2009 à New York. Verbe désabusé, elle conte cette matinée tragique : « comme je le pressentais le grand projet culturel de ce début du millénaire est reporté sine die. Encore une fois a-t-on envie de dire. Là franchement, je suis prise dans les filets de mes propres spéculations. Le président de la République nous administre une feinte magistrale. Sur le coup, je pense à cette stratégie qu’on lui colle couramment et selon laquelle : ”il clignote à droite pour tourner à gauche”. »
Tout s’écroule subitement comme un château de cartes. C’est un rêve qui vient d’être reporté, confisqué ». Seynabou Touré n’a pas oublié la fameuse phrase du chef de l’Etat qui a asséné que « tout est prêt sauf l’organisation ». Une phrase qui sonne comme une sentence et le glas d‘une aventure humaine même si l’espoir d’un nouvel engagement lui faisait vivre. « Les jours puis les semaines et les mois passent rien à l’horizon. Silence radio sur toute la ligne. Je commence à perdre le fil puis carrément le réseau. Une nouvelle équipe est commise à la tâche. Le festival est redimensionné, revu et corrigé. L’ancienne équipe qui a fini de faire la preuve de son incompétence est vouée aux gémonies et je me dis : « enfin, pour que s’arrête le calvaire de l’attente ». Mon festival, celui qui me faisait rêver et pour lequel j’ai tant bravé est mort et bien mort. Un autre se lève qui comme dans la chanson, n’est ni tout à fait le même ni tout à fait un autre ». Sans être aigrie, Seynabou Touré souhaite quand même une belle réussite à cet évènement dont elle a été écartée : « Me, je souhaite de tout cœur que le vôtre ne subisse pas le même sort que le mien ». Son rêve est avorté et l’amertume continue de l’étreindre alors que la Délégation générale du Festival mondial des arts nègres continue de festoyer avec l’argent du contribuable sénégalais.
Bocar SAKHO
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