A quelques jours de la fête de Korité, les ateliers de couture battent leur plein.L’ambiance se fait sentir dans tous les ateliers à Dakar. Cependant, la hantise que les coupures d’électricité ont installée chez les couturiers perturbe le travail de ces derniers.Reportage.
Nous sommes à quelques jours de la fête de la Korité, et l’inquiétude gagne les couturiers. Mais aussi la clientèle qui tient beaucoup à porter des boubous neufs, à l’occasion de cette fête qui marque la fin du mois béni de Ramadan. Tout cela a une seule cause : les coupures intempestives d’électricité qui menacent la ville à cause de l’insécurité qu’elles instaurent dans nombre de quartiers de Dakar. Cependant, elles sont devenues beaucoup plus fréquentes ces derniers jours. Ce qui provoque la hantise chez certains maîtres tailleurs qui se disent très préoccupés par ces coupures interminables de courant.
Dans quelques ateliers de couture que nous avons visités, les ronronnements des groupes électrogènes se font sentir, ‘faute de courant’ pour certains. Tandis que pour d’autres, ‘il est plus simple de se contenter du groupe électrogène, car le courant n’est pas stable ; et cela pourrait endommager nos machines à coudre’, soutient-on.
Bamba Faye, maître tailleur, est le patron du complexe Mouride Sadikh. Il évolue dans ce milieu depuis plus de 15 ans. Le sieur Faye se dit très préoccupé par les délestages qui sévissent dans la capitale, depuis des années. Ce qui intrigue notre interlocuteur, ce sont les délestages fréquents et intempestifs qui sont devenus pires ces temps-ci, coïncidant avec l’approche de la fête de Korité. Le patron du complexe Mouride Sadikh confie : ‘On a besoin d’électricité ces temps-ci plus que jamais, car nous sommes à une semaine de la fête. Nous devons terminer les commandes avant le jour de la Korité. Mais, malheureusement, l’électricité se fait rare. Heureusement, nous n’avons pas pris trop de commandes, parce que cela pourrait nous compliquer la tâche, mais Dieu merci. On a tenu compte de ces délestages répétitifs. On s’est procuré un groupe électrogène pour faire face aux coupures. On risque de ne pas finir toutes les commandes à cause des coupures d’électricité. Mais, on fera de notre mieux s’il plait au bon Dieu’.
Cet avis est partagé par Moustapha Sy, gérant du complexe Ava Couture, sis aux Hlm 5, près de la mosquée. Dans cet atelier de couture, l’ambiance est aussi au rendez-vous. De la bonne musique, ce n’est pas ce qui y manque, en dépit du mois béni de Ramadan. Des clientes, affichant le désespoir sur leur visage, sont trouvées au niveau de cet atelier. Juste dans l’entrée de la pièce, des boubous de haute facture portés par des mannequins y sont exposés.
Dans un coin de l’atelier, le bruit des machines à coudre et les décibels diffusés par une mini chaîne à musique troublent la quiétude des occupants. ‘On est hanté par les coupures d’électricité. Et cela pourrait jouer sur notre boulot en le retardant. On a sur place tout le matériel adéquat, mais le courant manque. Je n’ai pas pris trop de commandes au risque de ne pas pouvoir les terminer à temps. Je disposais d’un groupe d’électrogène, mais il s’est détérioré’, explique Moustapha. Dans le même siège, une de ses clientes, du nom de Awa Baldé, martèle : ‘Je suis là dans l’espoir de voir Tapha me livrer mes coutures. Elles sont au nombre de trois. Si le courant était stable, je ne serais pas angoissée. Mais avec ces coupures, j’ai perdu tout espoir d’entrer en possession de tous mes habits’.
Fa Oumou COLY (Stagiaire)
Walfsn
