Pendant deux jours, le Palais présidentiel a vécu des folles journées autours du discours de fin d’année de Me Abdoulaye Wade, président de la République. Un discours qui a enregistré 2h de retard, du « jamais vu dans l’histoire de la nation sénégalaise ».
L’adresse à la Nation que le chef de l’Etat a laborieusement délivrée dans la soirée de samedi, a été le produit fini d’une très longue et pénible acrobatie autour de Me Wade. C’est le vendredi matin que, Oumar Demba Bâ du bureau du conseiller diplomatique du chef de l’Etat, a été choisi par le président pour la rédaction du discours de nouvel an. Et sur le champ, il est ordonné aux ministres et autres personnalités étatiques de lui (Oumar Demba Bâ) faire parvenir leurs contributions dans les domaines qui leur sont confié.
Après la première rédaction, Oumar Demba renvoie aux différents acteurs pour validation et corrections techniques. Dans l’après-midi du vendredi, le discours est soumis à Me Wade par son conseiller diplomatique.
Le chef de l’Etat passe au peigne fin son texte de fin d’année. Un discours plus ou moins attendu par la mouvance politique de l’opposition et le peuple sénégalais. Avec cet exercice, le président de la République reste au bureau jusqu’à 2 heures du matin pour dénicher des anomalies ou exiger que le discours soit repris en certains endroits.
Pris en otage Oumar Demba Bâ, se met à la tâche jusqu’au petit matin. Le lendemain matin (Samedi), la dernière rédaction est remise au chef de l’Etat. Mais pour le chef de l’Etat son discours est « trop long ». En s’imprégnant du texte, il trouve des imperfections et demande qu’elles soient corrigées. Ce qui bouleverse tout le protocole, et au niveau de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), et au niveau de la présidence de la République. L’enregistrement télévisé qui était prévu samedi matin n’aura plus lieu.
Et c’est en début d’après-midi que le chef de l’Etat décide de valider le discours à la nation écrit par Oumar Demba Bâ, conseiller diplomatique de la présidence.
Tout le monde est prêt pour l’enregistrement. Le concerné commence par prendre un verre d’eau et une pastille vu qu’il a toujours la voix perdue depuis le vendredi 23 décembre dernier, jour de son congrès d’investiture.
Le chef de l’Etat doit y aller doucement, sans forcer trop la voix, selon le quotidien « L’Observateur ». Souvent, en pleine lecture de son texte, Me Wade ordonne l’arrêt de l’enregistrement pour prendre une gorgée d’eau ou avaler une de se « pastilles-miracles ».
Pendant cet exercice laborieux pour quelqu’un qui a déjà dépassé les 80 ans, le président s’est plaint à plusieurs reprises de la longueur du discours. Me Wade s’est même énervé pour regretter la « texture du discours » qui, à son avis, était déstructuré, désarticulé.
Des pauses ont été observées par l’équipe de la télévision, pour permettre au chef de l’Etat « d’être dans son assiette » ou de prendre une gorgée d’eau et sa pastille. C’est vers les 17 heures (heure locale) que l’équipe de Babacar Diagne, directeur de la RTS, est revenue avec sa collecte au studio, pour un montage sous l’œil de lynx du premier responsable de la Télévision publique.
Le montage devient de la quinine à boire pour l’équipe de télévision et de communication. Etant en face des improvisations répétées de Me Wade, le Dg de la Rts a tenu à servir un discours présentable. Par endroits, ce sont les gestes maladroits du président qui posaient des problèmes.
Toujours après 20 heures (la tradition), le montage n’est pas terminé. La pression monte au Palais et à la Rts. C’est un peu après 21 heures que la cassette finale est prête. En face du retard, le montage final n’a pas pu être soumis à l’approbation du Chef de l’Etat. C’est l’ordre qui est illico donné pour la diffusion.
Gata DORE
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