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“Les divisions de l’opposition n’ont pas empêché l’alternance en 2000 et en 2012” (Par Thierno Diop journaliste)

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Dans une contribution qui m’interpelle directement, publié ce matin, sous le titre « A mon neveu Thierno Diop, Journaliste économiste de Talent », mon oncle Ibrahima Sène du Pit heurte, sans le vouloir, ma modestie, en surestimant mes capacités.

Je l’en remercie vivement, car c’est en lisant des intellectuels comme lui que je me forme, notamment sur les questions relevant de la géopolitique et de l’économie qui appellent du vécu.

Mais mon valeureux oncle ne s’est pas limité à brandir un rameau d’olivier pour faire la paix ; dans l’autre main, il tenait une plume trempée dans le sarcasme pour déverser des tas d’ironies sur l’opposition à Macky Sall, qui vient de rater le rendez-vous avec l’unité en direction des prochaines locales.

Pour autant, ce n’est pas la première fois que l’opposition sénégalaise est minée par une bipolarisation. Au lendemain de la crise sénégalo-mauritanienne de 1989, le PIT de Amath Dansokho, qui n’épousait pas la ligne dure de Me Abdoulaye Wade sur cette question, avait accéléré le pas vers Abdou Diouf pour ne quitter le gouvernement de majorité présidentielle élargie – qu’il intégra en mars 1991 – qu’en 1995. On semble l’oublier, mais le PIT avait voté Diouf à la présidentielle de 1993. Pendant tout ce temps, seul Aj Pads est resté allié du Pds, car la Ld / Mpt également avait pris ses distances. Même Aj / Pads avait pris ses distances vis-à-vis du parti sopiste quand Wade fera encore dans l’entrisme en 1995. Mais lorsque les conditions historiques l’ont permis à la veille de la présidentielle de 2000, Aj, la Ld, le Pit ont formé le pôle de gauche pour soutenir la candidature de Abdoulaye Wade et provoqué la chute de l’ogre socialiste.

Auparavant, dès 1985 avec Ads et jusqu’en 1988, ces partis de gauche ont plusieurs fois constitué des plates-formes de lutte avec le Pds. C’est cela qui permit l’avènement du Code consensuel de 1992. Grâce à ce code, le Sénégal a connu deux alternances démocratiques en l’espace de 12 ans. Malheureusement tous ces acquis sont remis en cause par le régime Apr-Benno Bok Yakaar.

C’est pourquoi, à quelque chose malheur est bon, même si ces dissensions qui minent l’opposition ne sont pas souhaitables, au moins elles permettent de clarifier le jeu.

Pastef, Pur, Pds, la mouvance de Khalifa Sall et d’autres organisations peuvent se retrouver dans un cadre qui va ressembler à l’ex-FRTE (Front pour la régularité et la transparence des élections) pour empêcher que Macky Sall exhume du musée le « Parti unique de Senghor », en prétendant « réduire l’opposition à sa plus simple expression » et se présenter, le cas échéant, en 2024 et en même temps, demander la transparence des élections.

Une seule fois, durant ces dernières années, on a connu un vaste regroupement de l’opposition aux locales : ce fut en 2009. En 2006, la Ld / Mpt, Rewmi de Idrissa Seck et le Parti socialiste ont formé la coalition « Jaam Ji », qui fera long feu, pour aller aux législatives qui seront reportées. Pourtant, tous ces partis se retrouveront dans le M 23 en 2011.

L’erreur des « Assisards » a été de faire croire à leur monde qu’ils auront un « candidat unique » en 2012. C’est pourquoi j’ai écrit qu’avec ces divisions dans l’opposition, au moins le jeu est clair.

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