Les États-Unis «s’accommoderont» d’une victoire des Frères musulmans aux élections parlementaires égyptiennes, à condition que le scrutin soit «libre et juste», a estimé vendredi le coordinateur spécial américain pour la transition au Moyen-Orient.
«Je pense que la réponse est oui, nous nous en accommoderons», à condition qu’il s’agisse d’élections libres et justes», a répondu William Taylor, interrogé sur la réaction des États-Unis en cas de victoire du parti islamiste aux élections qui commencent à la fin du mois en Égypte.
«Nous devons juger les gens, les partis et les mouvements sur leurs actes et non leur réputation», a expliqué le conseiller lors d’un forum à l’Atlantic Council, un centre de réflexion à Washington.
En juin, la secrétaire d’État Hillary Clinton, au grand dam des républicains américains, avait déclaré que les États-Unis continuaient «leur approche de contacts limités» avec les Frères musulmans, dans le souci de s’adapter au «changement du paysage politique» égyptien.
Les Égyptiens doivent voter à partir du 28 novembre pour élire leurs députés et à partir du 29 janvier pour choisir leurs sénateurs. Le futur parlement sera chargé de rédiger une nouvelle Constitution avant l’élection présidentielle dont la date n’a pas encore été fixée.
Cette semaine, le gouvernement de transition dirigé par l’armée a annoncé qu’il s’était penché sur un «projet de «déclaration de principes fondamentaux de la Constitution».
Une initiative perçue comme «un problème» par William Taylor qui a rencontré la semaine dernière des responsables militaires au Caire.
En réaction, les Frères musulmans ont menacé mercredi de faire descendre les Égyptiens dans la rue pour empêcher ce projet affirmant que cette tâche revient à la future Assemblée du peuple.
William Taylor a comparé les Frères musulmans au parti islamiste Ennahda, arrivé en tête des élections en Tunisie.
«C’est une situation à laquelle nous sommes habitués et qui ne devrait pas nous effrayer. Nous devrons travailler avec eux», a-t-il dit à propos des partis islamistes qui accèdent au pouvoir.
huffington post