L’affaire du supposé trafic de drogue qui éclabousse la police nationale est loin de connaître son épilogue. Après l’enquête de la Direction de l’Inspection des Services de la Sécurité, le président de la République pourrait ordonner la mise sur pied d’une commission d’enquête pour prendre des sanctions contre les policiers incriminés. Les fautifs risquent la radiation de la Police
La Direction de l’Inspection des Services de la Sécurité (Diss) a comme tâche, selon le commissaire Aliou Ndiaye, porte-parole de la police nationale, d’enquêter sur la véracité des allégations de trafic de drogue et d’identifier les personnes impliquées. Ensuite, a-t-il ajouté, ce sera au ministre de l’Intérieur ou au chef de l’Etat d’ordonner la mise sur pied d’une commission d’enquête qui devra faire toute la lumière avant que d’éventuelles sanctions ne soient prises contre les fautifs.
À ce propos, le commissaire Ndiaye tient à préciser que les sanctions administratives contre les commissaires de police relèvent de la compétence du seul chef de l’Etat, alors qu’à l’encontre des autres agents de police de bas échelon, c’est le ministre de l’Intérieur qui est compétent.
Et tout cela se fera sur proposition de la commission d’enquête, composée de cinq membres dont un président, un secrétaire, un rapporteur et deux membres, qui va mener son investigation, en auditionnant toutes les personnes citées dans l’affaire. Pour leur défense, celles-ci peuvent être assistées soit par un avocat ou par un officier de police, si elles le désirent.
À l’issue de son enquête, la commission d’enquête enverra ses conclusions et propositions de sanctions administratives soit au ministre de l’Intérieur soit au président de la République, selon le grade des policiers incriminés. «Le ministre de l’Intérieur ou le président de la République sont libres de suivre les propositions de la commission ou de ne pas les suivre », explique le commissaire Ndiaye.
« S’ils décident de sanctionner administrativement les personnes épinglées dans le rapport de la commission d’enquête, celles-ci peuvent être même radiées des rangs de la police nationale », précise-t-il. Parallèlement à cette procédure administrative, le procureur de la République est déjà saisi de cette affaire. « La sanction administrative ne freine pas l’action judiciaire. S’il y a une faute pénale, la procédure va suivre son cours », note le commissaire Ndiaye.
Cette affaire de trafic de drogue qui secoue la police vient d’un rapport rédigé par le commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta, ex-directeur de l’Office Central pour la Répression des Trafics Illicites des Stupéfiants. Dans ce document, le commissaire Keïta accuse l’actuel directeur général de la police nationale et ancien patron de l’OCRTIS pendant 10 ans, Abdoulaye Niang, d’être «un trafiquant de drogue».
Que ce dernier aurait des accointances avec des trafiquants de drogue notoires. Le rapport établi par la Direction de l’Inspection des Services de la Sécurité (Diss) permettra sans doute d’avoir un début de réponse à cette affaire qui risque de ternir à jamais l’image de la police sénégalaise.