LES FILS D’AHMETH KHALIFA NIASSE CONVOQUÉS PAR LE DOYEN DES JUGES DANS L’AFFAIRE DE BLANCHIMENT D’ARGENT SALE
Babacar et Ibrahima Niasse dans l’œil du cyclone, l’audition du leader du Fap programmée
Le doyen des juges d’instruction, Mahawa Sémou Diouf, a convoqué pour demain, mercredi 4 août, les fils d’Ahmeth Khalifa Niasse, Babacar et Ibrahima, sous contrôle judiciaire après une inculpation pour blanchiment d’argent autour de la somme de 3,9 milliards de Fcfa. Le magistrat instructeur a aussi programmé de convoquer en son cabinet le leader du Fap. Des auditions très risquées, compte tenu des conclusions de la Section Recherches, saisie par le parquet à la suite de la réception du rapport percutant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Les investigations des hommes du lieutenant Moussa Fall ont mis au grand jour une sérieuse contradiction entre les déclarations d’Ahmeth Khalifa Niasse et de Babacar Niasse, concernant le « prêt » de 700 millions de Fcfa.?
Inculpés et placés sous contrôle judiciaire pour blanchiment de capitaux portant sur 3,9 milliards de Fcfa, Babacar et Ibrahima Niasse, fils d’Ahmeth Khalifa Niasse, sont à nouveau dans l’œil du cyclone, de même que leur père. Selon des sources très sûres, confirmées par des proches de la famille Niasse,?les deux fils du leader du Fap ont reçu un mandat de comparution du doyen des juges d’instruction Mahawa Sémou Diouf. Le magistrat instructeur les a invités à se présenter à son cabinet ce 4 août, dans la matinée. Une audition dans le fond du dossier qui peut réserver bien des surprises.
Les mêmes sources renseignent d’ailleurs que, même s’il n’a pas encore reçu de convocation, Ahmeth Khalifa Niasse sera entendu par le magistrat instructeur au plus tard la semaine prochaine. C’est dire que la famille Niasse se trouve dans le collimateur du juge, qui a lancé d’ailleurs, un mandat d’arrêt contre deux de leurs amis, Jean Marie Gomis et Cheikh Diouck Wade, proches de Babacar Niasse, qui ont encaissé chacun 900 millions de Fcfa du montant mis en cause. Interrogé par la Section Recherches sur ces retraits, Babacar Niasse a affirmé que c’est lui qui leur avait demandé de retirer les montants en son nom, tout en disant ne pas connaître leurs adresses, ni leur numéro de téléphone à la demande des hommes du lieutenant-colonel Moussa Fall. Une grosse bizarrerie qui a fait sourire les enquêteurs.
Contradiction entre Babacar et Khalifa Niasse
En soi, le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) est très clair. À travers sa société Besdrib, Babacar Niasse a reçu 3,9 milliards de Fcfa de la Laaico. Aucun document ne justifie ce virement, selon les enquêteurs. Sur ce montant, en dehors de Cheikh Diouck Wade et Jean-Marie Gomis, Ibrahima Niasse a encaissé deux chèques de 175 et 180 millions de Fcfa, Ahmeth Khalifa Niasse 700 millions de Fcfa? ; et 1,7 milliard de Fcfa ont été virés vers le Mali, plus précisément à la « Tombouctou aviation compagnie ». La Centif s’est dit convaincue que ces opérations ne sont pas en rapport avec la société montée par Babacar Niasse, de même que le virement effectué sur le Mali n’est qu’un « lavage » très connu des renseignements financiers.?Pire, de sérieuses contradictions ont éclaté entre Ahmeth Khalifa Niasse et son fils Babacar, comme l’ont noté les gendarmes dans leurs conclusions. En effet, le leader du Fap a déclaré dans les procès-verbaux que sur le montant de 700 millions de Fcfa, il a remboursé à son fils les 690 millions de Fcfa et reste lui devoir 10 millions de Fcfa.?Babacar Niasse, lui, affirme que ces 10 millions de Fcfa ont été engloutis dans les frais bancaires. Une contradiction sur laquelle le leader du Fap pourrait être interrogé. D’autant que dans son réquisitoire de saisine, le parquet, outre Babacar Niasse, Ibrahima Niasse, Cheikh Diouck Wade et Jean-Marie Gomes, vise aussi X. Et dans le cadre de son instruction, le juge peut inculper tous ceux qu’il identifiera comme pouvant être cet inconnu. C’est dire que l’audition d’Ahmeth Khalifa Niasse dans les prochains jours, à la suite de ses fils, est plus que risquée.
Cheikh Mbacké GUISSE
walf.sn