Les héritiers de feu Khadim Bousso se sont fait entendre ce jeudi 10 novembre. Ils ont organisé une conférence de presse à Touba pour exiger de Me Wade qu’il respecte « les promesses » qu’il leur avait faites. Selon eux, après la mort de leur père, Khadim Bousso, Wade leur avait promis de les aider à relancer les activités de leur entreprise car ils avaient refusé toute indemnisation.
« Il avait promis de nous aider à relancer l’unique entreprise que nous avons héritée de notre père et qui employait quelque 500 personnes. Entreprise qui est spécialisée dans la production de farine et d’aliments de volaille et de bétail », déclare Serigne Djily Bousso, porte-parole de la famille Bousso.
« En 2006, le président nous avait fait une promesse. Lors du Magal de Touba, il nous avait encore reçus à la résidence Khadim Rassoul devant le Premier-ministre et des membres du gouvernement. Il nous avait fait beaucoup de promesses qu’il n’a pas respectées. Nous ne voulons pas d’indemnisation encore moins de passeports diplomatiques. Nous savons qu’ils ont beaucoup à voir dans la mort de notre père, Khadim Bousso. Nous voulons juste qu’il respecte ses promesses. Il nous avait dit qu’avant les élections, il viendrait visiter l’usine (en arrêt depuis 4 ans) que nous avons héritée de notre père et ferait tout pour sa relance », rappelle le porte-parole.
Pour rappel, Serigne Khadim Bousso, chef religieux de la communauté mouride et homme d’affaires, a été retrouvé 0 Touba, en mai 2003, mort, une balle dans la tempe, alors que la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) de la police tentait de l’arrêter. Au cœur d’un scandale financier, le marabout était en cavale. Sa mort continue encore à susciter bien des interrogations. Trois thèses circulent : celle de la bavure policière, du suicide et de la liquidation physique.
Khadim Bousso avait été condamné pour escroquerie et écroué suite à une affaire l’opposant à la Bicis et portant sur un montant de 2 milliards de F CFA. Il avait profité d’un passage au pavillon spécial des détenus de l’hôpital Aristide le Dantec de Dakar pour s’évader. Pendant que son affaire défrayait la chronique, il avait déclaré, par téléphone depuis son refuge de Touba, qu’il préférait se suicider plutôt que d’avoir affaire à la justice.
Serigne Khadim Bousso, 50 ans et trois femmes, avait bâti une solide réputation d’homme d’affaires. Marabout par sa naissance et son appartenance à la famille de Sokhna Mame Diarra Bousso (mère de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie des Mourides), il était à la tête de deux entreprises : la Nouvelle société de commerce (Nosocom) et l’Internationale pour le développement du commerce sénégalo-maghrébin (Idecom). Il avait également créé le Regroupement des opérateurs économiques du Sénégal (ROES) et possédait de nombreuses villas, à Touba et dans d’autres régions du Sénégal. .