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Les locales, 2017 et le MOYEN Par Mamadou Ndione

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Les nombreuses dissensions au sein du parti APR lors de l’élaboration des listes pour les locales ont créé des failles énormes qu’il va falloir combler le plus tôt possible pour garder un cap important en vue de l’élection présidentielle de 2017. Il est vrai que durant les prochaines joutes électorales, il n y a aucune garantie d’union sacrée des alliées autour du Président Macky Sall. C’est plus qu’une évidence !
En plus des failles nées de ces élections locales, des têtes ministérielles du parti ont été limogées pour des raisons que d’aucuns mettent sous le compte de l’échec électoral individuel. Il est vrai que le Chef de l’Etat n’a aucune obligation d’explication sur un casting gouvernemental. Il n’en demeure cependant pas moins vrai que nous ne devons pas perdre de vue cet impératif du large rassemblement d’abord du parti en 2017.
Le problème du parti APR est sa force supposée c’est-à-dire sa non structuration. Il est vrai que le chef de l’Etat chef du parti avait montré sa préférence pour une alliance Benno Bokk Yaakaar. S’il est clair que dans certaines situations, des camarades ont voulu y aller seuls, force est de reconnaitre que dans d’autres cas de figure, des militants ont posé des exigences principielles que les alliés n’ont pas acceptées. Cela a été notre cas à Diass où nous n’avons pas voulu d’une alliance aveugle sans accord sur un bureau municipal et sans cadre éthique très clair. Notre position était d’autant plus sincère que nos soi-disant partenaires ne voulaient même pas qu’un leader dirige la liste majoritaire. Ils voulaient confiner tout le monde dans une sorte d’anonymat collectif laissant la place à toutes sortes d’ambitions fratricides de dernières minutes. Comment s’engager dans une logique Benno Bokk Yaakaar quand le manque de confiance va jusqu’à renier le statut de tête de liste majoritaire à des leaders pouvant, sur la base de leur crédit personnel, aider sérieusement à la victoire d’ensemble. Le parti n’a pas pu régler cette question malgré le point que votre serviteur a fait au mandataire départemental. Finalement à Diass, votre serviteur a dû créer sa propre liste face aux détenteurs des moyens du parti et au PCR sortant. Au bout du compte, notre coalition dénommé And Liggeyal Kur Saafi a eu 22% des suffrages contre 24% pour Benno Bokk Yaakaar et 39% pour le PCR sortant détenteur de moyens hors norme, le reste allant à la coalition l’Alliance Rewmi-PDS-Xun Liggey. En nombre de sièges nous avons eu 5 élus contre 6 pour BBY, 32 pour BSS du PCR sortant et 3 pour l’Alliance Rewmi-PDS-Xun Liggey.
La leçon de Diass à tirer de tout cela est qu’un accord sincère réglant la question du leadership aurait sans doute permis de gagner ces élections dans le cadre d’une large coalition avec comme pivot le parti. Ce sont des frères et sœurs du parti qui n’ont pas voulu de notre leadership. Au bout du compte, ce leadership aura pesé 22% de suffrage contre 24% pour BBY les regroupant eux, Bess Dou Gnak et le PS. A qui la faute ? Nous ne chercherons à accabler personne puisque les jeux sont déjà faits.
Cet exemple de Diass n’est hélas pas le seul. Dans d’autres localités, pareille situation s’est reproduite avec des camarades se prenant d’abord pour des concurrents et qui ont fini tous par perdre au profit de l’adversaire. Il faut reconnaitre qu’il était difficile pour le parti en haut lieu de savoir qui pèse quoi pour trancher d’emblée des questions délicates. Il aurait été plus loyal pour ceux-là désigné comme mandataires départementaux de se donner les moyens d’une analyse objective de chaque situation pour pousser les camarades à s’unir autour de personnalités fortes pouvant fédérer un vote massif en faveur du parti. Ces mandataires ont-ils agit dans l’intérêt du parti ou en ont-ils profité pour assurer leur pré-carré par la promotion d’inféodés réputés non dangereux pour leur carrière politique dans la zone qu’ils voulaient contrôler comme une chasse gardée ? Seule une réponse objective à cette question pourra situer les responsabilités des uns et des autres sans volonté hâtive de chasse aux sorcières. Ceux qui ont créé leurs propres listes, dans bien des cas l’ont fait parce que contraints par la tournure des événements.
Nous avons intérêt dans l’APR à consolider avec respect les nombreuses bases créées durant ces élections. Cette consolidation doit se faire en tenant compte du poids clairement exprimés des uns et des autres. A quelque chose malheur est sans doute bon. Ces élections dans la division ont été des sortes de primaires entre les différents leaderships locaux qu’il va falloir analyser objectivement dans un cadre global de réconciliation d’abord.
Durant ces élections, les leaderships locaux ont été bâtis autour de personnalités fortes du parti. L’intelligence voudrait que l’on se préoccupe plus de la stratégie d’agrégation de ces acquis plutôt que de se mettre dans une logique fratricide d’augmentation de la faille énorme qui ne fera que compliquer la tâche de réélection du Président Macky à l’horizon 2017. La realpolitik doit nous pousser à éviter d’en rajouter aux frustrations des uns et des autres.
En définitive, la finalité de la politique est avant tout le développement. Une élection étant un moyen d’action vers la finalité du développement. C’est pourquoi nous ne devons pas perdre de vue que la réélection du Président en 2017 (qui sera un moyen pour garantir les bases du PSE) ne pourra s’appuyer que sur deux leviers objectifs :
– Un bilan de rupture avec des acquis tangibles en termes surtout d’emplois
– Une organisation claire du parti APR qui doit se faire dans un cadre démocratique global alliant le crédit du chef et les crédits des leaders locaux
Nous ne devons pas avoir peur de structurer le parti du moment que depuis le 29 juin 2014 nous savons bien qui pèse quoi. Oui, nous pouvons bien structurer le parti conformément aux dispositions statutaires en n’ayant pas peur de bâtir à partir des leaderships locaux clairement identifiés. Ce travail de structuration doit être traité avec lucidité pour éviter une approche paternaliste avec des « intermédiaires du Président » qui seront dans des logiques d’étouffement des germes de leadership locaux à leur seul profit. Il ne doit plus s’agir de s’ériger en baron incontournable du parti. Il doit s’agir de laisser s’éclore tous les talents d’un leadership local qui, le plus souvent, n’a pas de mobiles alimentaires.
L’APR est un bel outil qui doit être au service du développement national d’abord. Vouloir en faire un instrument de promotion sociale serait trahir l’esprit de l’élection du chef de l’Etat en 2012. Le parti APR doit donner assez d’espaces aux différents leaderships locaux qui ne sont mus que par la finalité du développement national. Les proches du Président de la République doivent savoir qu’au-delà du crédit du chef, nous avons la chance d’avoir de nombreux leaders locaux qu’il faut respecter d’abord. L’équation étant de garder ces leaders locaux dans un cadre démocratique interne sincère et moins étouffant. Nous ne devons pas verser dans les tares pleines d’arrogance qui ont perdu le régime sortant qui avait tout misé sur le crédit du Chef.
En 2017, nous aurons besoin du crédit du Candidat Président mais aussi de la somme de nos crédits individuels. Le challenge sera de combiner tous ses crédits ou toutes ces crédibilités pour rester dans la trajectoire du Plan Sénégal Emergent cadre global sine qua non de reprofilage des bases de la croissance national. Cet enjeu du développement national est plus important que tout le reste. Si nous voulons la réélection du Président en 2017, c’est uniquement parce que nous avons la conviction que ce sera un MOYEN pour d’avantage inscrire le pays résolument dans le sillage de ce reprofilage des bases de la croissance à travers ce que nous appelions la « révolution par les reformes ». Aider à cela par un engagement militant est, pensons-nous, d’une noblesse patriotique. C’est pourquoi nous resterons sur l’essentiel sans accorder trop d’importance aux épiphénomènes de la politique, domaine hélas où les exigences comportementales ne sont pas toujours écrites. Quels que soient les soubresauts des castings du moment, nous devons rester dans le chantier immuable du développement national quelle que soient nos positions dans la sphère publique ou privée.
Au nom de la finalité du développement national, nous pensons sans parti-pris que nous devons donner au Chef de l’Etat le MOYEN d’une réélection méritée en 2017. Il a cette chance d’avoir le vécu et l’expérience. Nous pensons qu’il va (le Président) mettre ce MOYEN au service de la FINALITE du développement national en se préservant de ceux qui lui cherchent des ennemis à tout bout de champs. Plus nous pacifierons l’espace-parti, plus nous lui donnerons du temps pour la nation.
Nous devons rester humbles devant ce que certains qualifient de bérézina et qui trouve une large explication dans le fait que le parti n’a pas eu le temps d’identifier ses véritables capitaines capables de gagner les élections dans certaines localités. Dans certaines situations de défaite, c’est Bennoo Bokk Yaakar qui a perdu et, cela doit pousser à rechercher les causes au-delà de la simple crédibilité des leaders locaux. Le dire est d’une évidence cinglante.
En 2017, nous ne gagnerons pas partout. Cela est une autre évidence. Ce sera la somme de nos différents résultats locaux qui fera que nous gagnerons surement au finish à l’échelle nationale. Nous avons donc intérêt à avoir du respect pour tous ces leaders locaux qui, certes n’ont pas gagné, mais qui n’en demeurent pas moins des voix qui comptent. En 2017, chaque voix comptera.
Au-delà de 2017, c’est le PSE qu’il faut garantir à l’horizon 2035 pour corriger la trajectoire du Sénégal. Ce challenge vaut plus que les soubresauts actuels qui, cependant, peuvent nous dévier du but si l’on se braque sur les objectifs électoraux intermédiaires qui sont des moyens et non la finalité.
Si l’APR veut être ce MOYEN au service du pays à l’horizon 2035, c’est maintenant qu’il nous faut la structurer sur des bases militantes dépassant les considérations claniques de courtes vues. Nous n’avons pas droit à l’erreur puisque notre mémoire garde intact ce qui a perdu les deux régimes précédents.
L’APR peut être ce grand parti MOYEN Pour le developpement du pays. Nous pouvons y arriver si tant est que notre commune compréhension est que notre Alliance est Pour la République. République, Res Publica….

Mamadou NDIONE
[email protected]
Cadre APR Diass

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