Six ans après sa création, l’association Les Oliviers a organisé ce samedi 04 Juin 2016 à 10h 00 à la Maison de la culture Douta Seck, un panel sur le thème « PROMOUVOIR LES DROITS DES ENFANTS VULNÉRABLES». À cette occasion, d’éminents juristes, sociologues et philosophes ont débattu de thèmes tels que l’importance d’une bonne éducation de base, la convention des droits des enfants et son application au Sénégal et, last but not least, la situation déplorable des petits mendiants.
Ce panel a surtout été un moment de sensibilisation d’un public vaste et divers sur le sort de ces milliers d’êtres particulièrement vulnérables, privés d’éducation et d’une vie digne.
Un autre temps fort a été la présentation-vidéo par le Dr. Khalia Haydara, présidente de l’association du centre d’accueil et de formation que Les Oliviers souhaite construire à Sindia. Le terrain étant déjà disponible, la pose de la première pierre ne saurait tarder. Beaucoup de Sénégalais s’en réjouiront car personne n’a envie de voir son enfant vivre dans la misère morale et matérielle.
Symbole d’universalité et de longévité, l’olivier évoque aussi l’espoir et l’abondance. Un seul mot peut résumer les qualités de cet arbre : responsabilité. L’association espère que les parents en feront leur credo, qu’ils refusent de livrer leurs enfants à ceux qui les exploitent et les avilissent. Et l’Etat, dépositaire du pouvoir de légiférer, ne peut se permettre d’être en reste, en vertu de son devoir de protéger les citoyens, en particulier les plus vulnérables.
Aider Les Oliviers c’est contribuer à la lutte contre la mendicité et la maltraitance des enfants, c’est leur assurer une éducation et une formation dignes de nom, gages d’un avenir meilleur.
Force est cependant de reconnaître que si Les Oliviers est devenue l’histoire de plusieurs vies, elle a d’abord été celle de la seule Dr Khalia Haydara. Ou est-ce alors l’histoire d’une distance méprisante à l’égard des talibés, des yeux qui ne savent même plus voir la misère autour d’eux ? C’est après avoir constaté que les Sénégalais jettent chaque jour des pièces aux enfants de la rue sans même leur accorder un regard que Dr Khalia Haydara a amèrement pris conscience de leur immense besoin de tendresse, au-delà du simple bien-être matériel.
Aujourd’hui enseignante-chercheure au département de Philosophie de l’Ucad, c’est à la Cité Claudel qu’elle a concrètement vécu cette expérience avec Mor, un talibé. L’association qu’elle a créée est donc le fruit de cette rencontre douloureuse avec un petit inconnu alors qu’elle-même était bien jeune.
Comme chacun sait, l’olivier est l’arbre méditerranéen par excellence. Mais pourquoi ne pousserait-il pas un jour sur notre sol sahélien ? Il n’est pas interdit de rêver car comme dit le poète Amadou Lamine Sall « Tant qu’il y a le ciel, il y a espoir qu’un oiseau y passe ». Et cet arbre-là sera arrosé par la sueur de ceux qui mènent le plus juste combat qui soit, le combat en faveur de nos enfants.
Ndèye Codou Fall
Les Oliviers ou l’histoire d’une vie
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