Abdoulaye Faye, Administrateur du Pds s’est contenté de citer les Statuts et règlement intérieur du parti, issus de congrès de 1976 tenu à Kaolack . L’article 29 du chapitre 4 : « Capacités et ressources » souligne, dit-il : « Les ressources du parti sont celles prévues par la loi, à savoir : -les cotisations de ses membres, – les dons et libéralités de l’un de ses membres » ? Et d’ajouter :
« Le parti peut acquérir, à titre onéreux, tous les biens meubles ou immeubles nécessaires à son fonctionnement. Le compte financier du parti, présenté chaque année, conformément à la loi, doit dégager la conformité des ressources aux dispositions légales ».
Concernant le financement des partis par l’Etat, Babacar Gaye, porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds) soutient : « Une démocratie a son coût. C’est pourquoi nous, en tant que libéraux, nous avons toujours pensé que, pour assainir le milieu politique, l’État doit aider les partis politiques à fonctionner et à échapper à des tentations. D’abord, il y a une contrainte légale et réglementaire concernant le financement des partis politiques qui n’ont pas le droit de recevoir des ressources d’origine étrangère.
Cela suppose que, pour fonctionner, les partis politiques, qui sont des associations, ne doivent compter que sur la cotisation de leurs membres. Et peut-être, dans de rares cas, sur les dons et legs. Mais, ce n’est pas le cas. Ce ne sont pas les cotisations ou la vente des cartes qui permettent aux partis politiques de fonctionner correctement, de préparer les élections avec efficience et de mener des campagnes électorales. Donc, comme il est inscrit dans la Constitution que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, il est du devoir de l’État du Sénégal de s’organiser pour les financer. Quand Me Wade a été élu en 2000, il a relancé la question. Il a demandé à ce que la réflexion se poursuive. Il a invité l’opposition à faire des propositions dans ce sens. Malheureusement, on a pensé que, c’est parce que nous voulions trouver les moyens de financer notre parti qui était majoritaire à l’Assemblée nationale, qu’on a réchauffé cette conviction que nous avions depuis l’opposition. Que nenni ».
Le oui mais des libéraux
Mettre de l’ordre, dit-il, dans cet environnement, reviendrait à laisser le système démocratique faire une sélection naturelle. « Pour être raisonnable, on devrait partir de la représentativité des partis politiques et leur limiter un seuil minimal de représentativité qui serait peut-être autour de 5%, pour élaborer un mécanisme de financement contrôlé par les structures de l’État. Si on n’y prend garde, nous risquons de laisser les partis politiques à la merci des lobbies, des forces financières, qui peuvent être internes comme externes. Et cela n’est pas quelque chose de bon pour notre système démocratique et notre indépendance nationale. Si les partis politiques sont financés de manière équitable, la démocratie ne s’en porterait que mieux », souligne le Babacar Gaye.
Le Pds est favorable au financement des partis politiques sur les deniers de l’État, « mais à condition que ces partis politiques aillent en Congrès, qu’ils soient organisés. Que les dirigeants de ces partis soient reconnus comme tels. Deuxièmement, qu’on organise les élections de représentativité comme on le fait dans les syndicats. Que les partis présents à l’Assemblée nationale ou dans certaines institutions puissent bénéficier de l’appui de l’État en fonction de leur taille ».