Que faire face au Coronavirus ?
Vaincre !
Vaincre le Coronavirus c’est respecter les consignes sanitaires et administratives.
Cela, nous devrons l’expliquer inlassablement à nos concitoyens.
N’oublions jamais que pour faire tomber le mur de Sikasso, il a fallu canonner pendant dix jours sur le même point. Alors nous allons expliquer, encore expliquer, beaucoup expliquer, toujours expliquer jusqu’à la victoire.
Tous les citoyens inquiets le sont chacun à leur manière.
Jamais la bourgeoisie bureaucratique sénégalaise n’a eu aussi peur depuis 1960. Car pour la première fois elle est confinée au Sénégal. Pour la Première fois elle est condamnée à se soigner au Sénégal. Pour la première fois elle se sent menacée par une maladie.
Oui, elle pouvait accoucher à l’étranger et ne pas se sentir concernée par la mortalité maternelle (04 par jour). Elle pouvait soigner sa cataracte à l’étranger et ne pas se sentir concerné par les 10 à 11.000 sénégalais qui perdent leur vue chaque année au Sénégal des suites d’une cataracte. Elle pouvait se soigner à l’étranger et ne pas se sentir concernée par la surpopulation sanitaire (un hôpital pour 542.000 habitants. C’est-à-dire que nos hôpitaux sont surchargés de 392.000 habitants). En réalité, la vague déferlante de violences qui a balayé le citoyen sénégalais hier est l’expression de cette panique bourgeoise rattrapée par ses propres turpitudes.
En effet, Après avoir confiné le peuple sénégalais, durant des décennies, dans l’analphabétisme (54%), l’obscurantisme, l’infantilisme, l’achat de consciences…la réaction actuelle du peuple sénégalais est normale. Le peuple est comme le sol. Tout ce qu’on y sème, on finit par le récolter.
J’exprime toute ma solidarité à toutes les victimes des violences policières d’hier qui n’ont épargné personne. Pas même le personnel soignant. J’exprime toute ma tristesse devant les vidéos de membres des forces de défense et de sécurité jouissifs dans la préparation des violences qu’ils ont exercées. Nous prenons acte du communiqué de la police. Mais la coïncidence entre le retour du tristement célèbre Arona Sy et cette violence est plus que troublante. Mais la police sénégalaise est structurellement violente. Rappelons que nous attendons encore la vérité sur les assassinats de Abdoulaye Timera, Elimane Touré, Seck Ndiaye, Pape Sarr…Le ministre de l’intérieur est interpellé.
Si un citoyen trouvé dans la rue pendant le couvre-feu mérite d’être bastonné, que méritent nos élus qui nous ont empêché d’avoir souverainetés sanitaire, alimentaire, monétaire, budgétaire, sécuritaire, culturelle qui nous auraient permis d’affronter ce Coronavirus des conditions infiniment meilleures ? « Il y a des années qui apportent des questions, et des années qui apportent des réponses. » disait Zora Hurston. L’année Coronavirus en apporte énormément.
La violence d’hier est aussi inquiétante en ce qu’au moment où ailleurs ils sont déjà dans les leçons à tirer du Coronavirus et dans la prospective, ici ils n’ont toujours pas compris que l’une des leçons est qu’il faut changer le rapport entre les élus et le peuple souverain, le rapport que les élus entretiennent avec la violence.
Parmi ces réponses : la police et la prison ne feront jamais le travail de l’école ou de l’hôpital. Tandis que l’Ecole et l’hôpital peuvent réduire drastiquement le travail de la police et de la prison.
Nous avons toujours dit qu’il n’y avait pas suffisamment de policiers. Malgré la violence policière nous continuons à le dire car nous pensons à la surcharge énorme de travail qui pèse sur les épaules de nos concitoyens policiers. 3.200 policiers qui font le boulot de 16.000 policiers, c’est inacceptable. Mais il y a pire. Au même moment, nous avons 2.000 infirmiers qui font le job de 53.000 infirmiers ; nous avons 1333 sages-femmes qui font le job de 53.333 sages-femmes ; nous avons 842 médecins qui font le boulot de 1600 médecins ; 43 médecins orthopédistes qui font le travail de 1.600 orthopédistes. Qu’est-ce à dire ? Durant 60 ans, nos élus ont privilégié la formation et le recrutement de policiers et négliger des investissements pour un bon système de santé et un bon système éducatif. Pourquoi ? Une classe a besoin de la force pour diriger un peuple contre ses intérêts.
Continuons à barrer la route au coronavirus et à méditer ses leçons dont la première est l’urgence du Cleanning system. Un système où il y aura plus de policiers dans de meilleures conditions et formés pour être au service du peuple. Mais également un système de santé populaire, panafricain avec plus d’infirmiers, de médecins, de sages-femmes, d’hôpitaux avec suffisamment de matériels…
Si je peux me prononcer aujourd’hui sur l’actualité de mon pays c’est grâce à vous toutes et tous. Le message que vous avez donné a été clair : « dans plusieurs pays les citoyens ont la liberté de manifester. Dans une démocratie ils possèdent encore la liberté après avoir manifesté. Nous voulons que le Sénégal soit une démocratie ». Encore une fois mille fois merci d’avoir rendu le sourire à mes deux femmes avec lesquelles je suis depuis quelques heures. Grâce à vous.
Les peuples sérieux assument eux-mêmes leur santé (Par Guy Marius Sagna)
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Bravo Guy tout est dit
Face au danger présent qui sévit partout dans le monde, les esprits obtus préfèrent la polémique au lieu de propos conciliants et responsables de conduite conforme et responsable de lutte pour qu’ensemble, on triomphe du mal.Si les choses s’exacerbent et s’aggravent, ils en porteront la lourde responsabilité