Au Sénégal les campagnes électorales se suivent et ne se ressemblent nullement. Si de 2000 à 2007, les campagnes pour des élections (toutes natures confondues), ont été des évènements très largement suivis par une large majorité des Sénégalais c’est parce qu’ils n’étaient pas seulement porteurs que d’enjeux politiques.
Ils constituaient aussi et surtout de grandes opportunités pour une bonne frange des Sénégalais de régler leurs problèmes financiers grâce à la générosité débordante des acteurs politiques qui dépensaient sans trop compter.
Une race d’acteurs politiques aujourd’hui en voie d’extinction (malheureusement ou heureusement), avec le départ brutal de Me Wade du pouvoir et dont les premiers à en avoir souffert sont certainement les troubadours et autres animateurs attitrés des grandes rencontres politiques.
Des gens qui n’ont ni ami fidèle, ni ennemi juré mais plutôt une seule religion : le gain facile. Parce que dotés de capacités hors du commun leur permettant de chanter les louanges du premier venu en attendant la présence d’un imprévu qui aura bien droit à sa part des flatteries. Pourvu tout simplement qu’il joue sa partition dans l’accroissement du gain.
C’est sûr en tout cas que leur rôle n’est pas à négliger. Car, il faut bien le reconnaître leur non implication dans l’animation des meetings et marches de cette campagne semble lui ôter son grain de sel que ni les gesticulations d’un candidat comme Me El Hadj Diouf encore moins celles de NDELLA Madior Diouf, ne peuvent suppléer.
De nombreux sénégalais (les griots et les troubadours les premiers) reconnaissent avoir déjà la nostalgie de Me Wade. Dans leurs confidences ils laissent entendre qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le vieux est un acteur politique hors pair qui connaît comment faire mobiliser certains Sénégalais. Il faut l’argent, encore l’argent, toujours l’argent…