Il y a un proverbe qui dit : « à beau mentir qui vient de loin ». Ce proverbe ne signifie pas que tous ceux qui viennent de loin sont des menteurs. Il signifie tout simplement que : Il est facile de mentir lorsque personne ne peut vérifier ce que l’on dit.
Permettez que j’invente un nouveau proverbe : à beau mentir qui dirige une prison au Sénégal. Ce proverbe signifie qu’il est facile pour un directeur de prison de mentir. C’est ce que vient de faire le directeur de la prison du Camp pénal.
J’ai informé ce matin du démarrage d’une grève de la faim à la prison du camp pénal.
Les prisonniers du camp pénal sont fatigués. Ils vivent la surpopulation carcérale. Je rappelle que la prison du Camp pénal est celle où les restants de bouffe étaient commercialisés 10.000 FCFA la bassine. Le fameux « ñamu mbam » (« bouffe de cochon »: allusion à la mauvaise qualité de l’alimentation carcérale).
Lors des 3 mois que j’ai passé en prison au Camp pénal, j’ai pu expérimenter le manque d’eau là-bas. Vous vous imaginez! Des prisonniers qui ne peuvent ni aller ni venir manquent d’eau au camp pénal.
Si en plus de tout cela, on ajoute les provocations, les brimades qu’ils subissent, les prisonniers du Camp pénal souffrent.
Depuis l’évasion de Baay Moodu et l’arrivée du nouveau directeur, la situation des prisonniers du camp pénal a empiré. C’est pourquoi ils sont en grève de la faim depuis ce matin.
Le directeur qui sait qu’aucune caméra ni radio ne peut entrer dans sa prison se permet de dire qu’il n’y a aucune grève au camp pénal.
En prison, les prisonniers ont très peu de moyen de protestation. Les réunions, les pétitions…sont interdites.
Nos prisons doivent être démocratisées, humanisées en attendant l’application de peines alternatives à la prison, la réduction du mandat de dépôt systématique et des politiques qui sauvent les sénégalais des prisons.
Nier la réalité de l’enfer carcéral au Sénégal conduira à des mutineries des prisonniers.
Solidarité avec les prisonnières et prisonniers !
GMS