Voilà plus de sept (7) décennies que prospère le principe de développement par l’endettement et le Tiers Monde, notamment les pays africains, peinent encore à se développer, et pire encore, sont prisonniers du système du ‘‘développement aidé’’. Aujourd’hui et plus que jamais, l’affranchissement du fardeau de la dette demeure une étape nécessaire sur la voie du développement. Et elle commence par notre propre prise en charge par la mobilisation de nos ressources internes au maximum tout en minimisant le service de la dette et progressivement s’en départir. La route est longue, mais ce n’est pas impossible.
Lors de la 9eme conférence conjointe des ministres de la CUA-CEA (Commission de l’Union Africaine – Commission Économique des Nations-Unies pour l’Afrique) à Addis-Abeba en 2016, les protagonistes ont souligné l’importance de la mobilisation de ressources internes qui devrait être la principale stratégie de financement du développement durable en Afrique, et surtout garantirait un apport de fonds plus fiable pour les différents programmes de transformation de notre continent.
Par ailleurs, dans son essai critique intitulé ‘‘ Et si le Tiers Monde s’autofinançait? De l’endettement a l’épargne.’’, Jacques B. Gélinas, Sociologue de renom déclare : ‘‘Le Tiers Monde se trouve acculé, qu’on le veuille ou non, à l’autodéveloppement et à l’autofinancement. Et il n’y a aucune raison de croire qu’il en soit incapable.’’
Cet article répond à une certaine classe politique qui pense que le Sénégal s’endette à outrance ou tend vers la banqueroute en distillant de fausses informations, en leur démontrant l’émergence d’un nouveau paradigme dans la gestion du pays depuis l’accession au pouvoir de son Excellence le Président de la République Macky Sall, qui, à travers le Plan d’Action Prioritaire (PAP) du PSE dont les ressources proviennent pour 97% du PTIP 2016-2018 (Programme Triennal d’Investissement Publics), consacre 2714 milliards de CFA en ressources internes de l’état sur un coût global de 3800 milliards de CFA, soit 56%. (Et 3248 Milliards de CFA pour le PTIP 2017-2019).
Qu’en est-il de la dette du Sénégal ?
En 2012, l’encours de la dette a connu une hausse de 3076 Milliards de FCFA. Le déficit budgétaire atteignait le cap de 7,4% du PIB. Rapporté aux recettes budgétaires, le service de la dette totale était de 46,8% en 2012, alors qu’il se situe à 33,7% en 2017.
En 2016 déjà, son excellence le Président Macky Sall et son équipe ont porté le budget à 3000 milliards de CFA grâce a des gains considérables acquis suite à la réforme en 2013 du code général des impôts, l’élargissement de l’assiette fiscale et la consolidation de la compétitivité locale.
Les études sur la viabilité de la dette du Sénégal prévoient un taux d’endettement de 61,4% en fin 2018 alors que le plafond d’endettement admis dans l’espace UEMOA est de 70% du PIB. Présentement, des travaux de réévaluation du PIB sont en cours et devraient consacrer une hausse de celui-ci. Cela voudrait dire que le taux d’endettement réel du Sénégal devrait se situer entre 45% et 47% du PIB, loin de la norme UEMOA.
Émergence d’un nouveau paradigme
Tout compte fait, il faut noter les efforts considérables accomplis depuis 2012 par son Excellence le Président Macky Sall qui montre une ferme volonté du Sénégal de compter sur ses propres ressources internes pour financer son développement. Il apparaît ainsi, l’émergence d’un nouveau paradigme qui vient bouleverser le cercle vicieux de la pensée du ‘‘développement aidé’’. Une nouvelle conception de la coopération au développement est en train de s’implanter ; c’est le cas avec le PNUD dans le cadre du PUDC par exemple, qui est un programme entièrement financé sur fonds propres et où le PNUD ne s’occupe que de la mise en œuvre. Compter sur ses ressources internes, sur l’épargne intérieure et minimiser l’endettement extérieur, sont les seuls gages de croissance harmonieuse et d’émergence. Et cela, son Excellence le Président Macky Sall l’a compris et l’exécute à merveille dans le cadre de son programme pour le Sénégal. ‘‘ Le financement du développement intègre deux aspects primordiaux : la mobilisation en priorité des ressources internes et le recours ultime aux ressources extérieures, en veillant à la viabilité et la soutenabilité de la dette.’’, disait-il dans son adresse à la nation du 3 Avril 2017.
Le recours ultime aux ressources extérieures et à long terme, ne compter que sur nos propres ressources; voilà l’objectif à atteindre pour tous les pays africains et le chef de l’état, son Excellence Macky Sall pose déjà les jalons de cet auto-développement.
Comme le suggère Gélinas dans son livre cité plus haut, nous pensons qu’il faut aller plus loin en mobilisant l’épargne intérieure qu’il considère abondante dans les pays du Tiers Monde et qui est inexploitée. Et qu’il faut l’investir sur place, dans des activités productives (comme l’agriculture vivrière), pour amorcer l’autodeveloppement. Il encourage également l’initiative privée, moteur d’un nouveau dynamisme et qui marque le retour aux valeurs fondatrices de l’Économie libérale.
Cela fait penser au volet Chaine de valeurs du PUDC dans lequel, le processus d’animation et de sensibilisation a permis la mobilisation de l’épargne locale pour la mise en place de sociétés agricoles rurales dans une quinzaine de sites dans la zone de Thiès, Fatick, Kaolack et Diourbel. Cette dynamique, couplée avec le système coopératif, est un rempart efficace contre la fuite de capitaux.
Les récentes découvertes de pétrole, de gaz et d’autres minerais, aussi bien au Sénégal que dans les autres pays d’Afrique, offrent de nouvelles sources de financement viables permettant le développement de nos pays par leurs ressources endogènes. La bonne gestion de ces ressources et dans un cadre commun de concertation et d’échanges permettra de bâtir notre continent de manière durable.
Comme dans tout changement de paradigme, on trouve au départ une initiative novatrice. C’est le cas des nombreux jalons posés par son Excellence le Président Macky Sall, à travers notamment le PUDC dont la réussite est reconnue de tous et qui est devenu un Label reproduit un peu partout en Afrique, mais aussi l’appel au dialogue dans la gestion transparente de nos ressources énergétiques avec les récentes découvertes de pétrole et de gaz. On peut espérer de lendemains meilleurs non seulement pour le Sénégal, mais pour l’Afrique entière, grâce à ce nouveau paradigme de développement.
Cheikh Oumar Dieng
Membre de la CCR APR, Sherbrooke (DSE Canada)
Contact : [email protected]
La question est de savoir ce qu’il faudrait en PIB et en richesses nationales pour se passer entièrement de l’aide extérieur. J’espère que les milliers de milliards que le Sénégal va engranger avec son gaz et son pétrole, permettra à ce pays de se passer enfin de l’aide extérieure source de complexe d’infériorité des populations vis à vis de ceux qui nous donnent la charité ou ce qui est considéré comme telle par les peuples des pays riches donateurs.
Effectivement, et cest pourquoi le large appel a la concertation de son Excellence Macky sall, sur les ressources…
Vous avez egalement raison quand vous parlez de la demographie galopante. Il faut que les revenus suivent et depassent la progression demographique, ou atrriver a controler celle-ci… Car relativement, cela influe sur leconomie du pays… Et partout en Afrique … Il me semble que Macron avait parlé de ce genre de chose… Je ne cautionne âs ses dires, il na pas de lecon a nous donner, nos specialistes on longtemps debattu sur cela. Il faut qu’on soit pratique maintenant…
Tant que la problématique de la démographie galopante au Sénégal demeurera un tabou alimenté par les musulmans sous prétexte que nous devons contribuer à augmenter le peuple du prophète (psl), le Sénégal stagnera et sa population n’aura même pas le niveau de vie de l’Europe de l’Ouest du 15ème siècle !
Les milliers de milliards du pétrole et du gaz seraient dilués dans la besace du trésor sans aucune avancée pour le peuple ! Les anciens présidents Habib Bourguiba de la Tunisie et Moustapha Kamal, dit Ataturc de la Turquie, n’étaient pas moins musulmans que notre président Sall, pourtant ils ont mis leurs pays sur la voie de la modernité et du développement en limitant les naissances par l’éducation populaire et la sensibilisation. Laisser de pauvres citoyens ne disposant même pas de quoi se nourrir eux-mêmes épouser deux, voire trois femmes, et faire au moins dix enfants en moins de quinze ans est un facteur pouvant freiner le développement du Sénégal.