L’ancien défenseur français est revenu sur la question de l’homosexualité dans le monde du football. Ce, en marge d’un entretien avec des lecteurs du « Parisien », ce mercredi, à l’occasion de la sortie en France de son autobiographie « I love this game ».
L’ancien latéral gauche est revenu sur ce drame personnel qu’il a longtemps couvert : « J’avais 13 ans et je suis resté avec ce poids toute ma vie. À l’âge de 24 ans, quand je jouais encore à Monaco, la police m’a appelé et m’a dit : » Monsieur Evra, est-ce que cet homme a commis des attouchements sur vous ? » J’ai dit non. […] Je me suis senti lâche. J’avais honte. Je pensais plus à ma notoriété, à ce que les gens allaient penser. Ce qui a été le déclic, c’est […] Margaux, la femme de ma vie, qui a réussi à enlever cette toxique masculinité en moi. Je bloquais toutes mes émotions. […] Un soir, on regardait une émission sur les pédophiles et là, elle a vu mon visage se serrer […] Tout est sorti d’un coup […] Il faut dénoncer, même si ça vient de ta famille et que tu peux envoyer ton père en prison […] Sinon, tu vas vivre avec ce traumatisme. »
L’ancien international français s’est également appesanti sur la question de l’homosexualité dans le monde du football. Seulement pour lui, « dans le monde du foot, c’est simple, tout est fermé. Quand j’étais en Angleterre, ils ont fait venir une personne pour parler de l’homosexualité à l’équipe. Certains de mes coéquipiers ont dit : « C’est contre ma religion, s’il y a un homosexuel dans ce vestiaire, il doit dégager du club », etc. À ce moment-là, j’ai dit : « Tout le monde la ferme. Vous vous rendez compte ? « Moi, j’ai joué avec des homosexuels. Ils se sont ouverts à moi, parce qu’ils ont peur d’en parler sinon. Il y a au moins deux joueurs par club qui sont homosexuels. Mais dans le foot, si tu le dis, c’est fini. »