(APS) – Le président d’honneur du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) Mamadou Cissokho a jugé samedi ’’illégitime’’ le fait qu’un syndicat ’’provisoire’’ puisse être représentatif pour agir au nom du monde paysan.
‘’Le syndicat des paysans que le gouvernement veut nous imposer n’est même pas encore créé, il est en gestation’’, a expliqué M. Cissokho, précisant que le président des producteurs de bananes choisi pour diriger ce syndicat est affilié au CNCR.
Il s’exprimait ainsi en marge d’une conférence de presse destinée donnée par le CNCR qui a boycotté la cérémonie de clôture de la table ronde sur le financement du Programme national d’investissement agricole (PNIA) présidée par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.
Toutefois, a-t-il souligné, le CNCR n’est pas contre ce syndicat.
Il existe six plateformes paysannes reconnues par le gouvernement qui, s’il a besoin d’un leadership pour parler aux paysans, doit les réunir pour identifier un porte-parole, a-t-il encore dit.
Partant de là, a-t-il fait savoir, ’’il (le gouvernement) peut nous donner des critères ou des indicateurs pour qu’on discute démocratiquement au lieu de nous appeler pour nous dire : +voila celui qui va parler à votre nom+’’.
A ce sujet, Mamadou Cissokho a rappelé que le CNCR a été créé dans un cadre démocratique que lui offrait l’Etat, qui a aidé aux conditions d’organisation libre des citoyens.
‘’Nous avons profité de ce long cheminement pour nous organiser des villages jusqu’au niveau national’’.
Le CNCR, a-t-il poursuivi, a été mis en place sur la base d’une réflexion approfondie en 1993, au moment où il était question de savoir ’’quel (devait être l’) avenir du paysan sénégalais’’.
‘’C’est après cela que nous avons poussé la réflexion avec des consultants mis à notre disposition par la FAO (institution spécialisée de l’ONU chargée de l’alimentation et de l’agriculture) pour voir l’impact de l’ajustement structurel sur les familles’’, a rappelé Mamadou Cissokho.
LTF/ESF