Michèle Alliot-Marie a rejeté lors de l’émission « Internationales » de TV5 Monde, RFI et Le Monde l’appel du président sortant Laurent Gbagbo, qui a demandé le départ des quelque 10.000 casques bleus et policiers de l’Onu ainsi que des soldats français basés dans son pays.
« Cela n’a aucun sens ni pour l’Onuci, ni pour la France », a-t-elle déclaré en soulignant que c’était aux forces onusiennes de s’interposer pour éviter des violences. « M. Gbagbo n’a plus aucune compétence (ni) aucun pouvoir. »
Priée de dire si les forces françaises pourraient jouer aussi ce rôle, elle a répondu : « Ils ne sont pas là pour s’interposer entre les Ivoiriens ».
« S’ils étaient directement attaqués, (…) il y a un droit de légitime défense », a-t-elle toutefois ajouté.
Depuis le second tour, le 28 novembre, de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire compte deux présidents.
Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur par la Commission électorale indépendante et est soutenu par la communauté internationale, et Laurent Gbagbo a été déclaré élu par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause et disposant de l’appui des chefs de l’armée.
Michèle Alliot-Marie a rappelé que Nicolas Sarkozy avait lancé vendredi un ultimatum à Laurent Gbagbo, l’enjoignant d’accepter la victoire d’Alassane Ouattara avant dimanche soir sous peine d’être frappé de sanctions.
La ministre des Affaires étrangères a exhorté le président sortant à quitter ses fonctions s’il ne veut pas subir, lui-même et ses proches, des interdictions de voyage, un gel de ses avoirs et un retrait de la signature sur les comptes du pays.
« Il lui revient, dans les heures qui viennent, de faire un choix », a-t-elle dit.
AFP