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Les soulèvements ne conduiront pas vers une indépendance économique dans les pays arabes, affirme Tariq Ramadan

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L’universitaire suisse d’origine égyptienne, Tariq Ramadan, estime que les soulèvements en cours dans des pays du monde arabo-musulman conduiront ‘’vers une apparente indépendance politique, mais pas vers une réelle indépendance économique’’, ce dernier terme constituant selon lui ‘’le vrai débat’’.

Rapportant, dans un entretien paru dans l’édition d’août-septembre du mensuel panafricain Afrique Magazine, son analyse à la question de la gestion des ressources pétrolières, il s’est posé la question suivante : ‘’De nouvelles interrogations se posent : comment les uns et les autres vont-ils tirer profit des réserves pétrolières ?’’

‘’Et comment peut-on quadriller géographiquement le pays de façon à préserver son potentiel économique ? C’est aujourd’hui le chaînon manquant de tout notre discours sur le Moyen-Orient : nous sommes complètement focalisés sur les évolutions politiques et nous faisons l’impasse sur le vrai débat, qui est d’ordre économique. Or, derrière la scène, il s’agit bien de la seule véritable discussion’’, a indiqué Ramadan.

‘’Ce qui signifie que nous nous dirigeons en Libye et dans le reste du monde arabe vers une apparente indépendance politique, mais pas vers une réelle indépendance économique’’, ajoute l’islamologue, renvoyant au dernier discours du président américain Barack Obama.

Il a souligné que la moitié de l’intervention d’Obama sur le Moyen-Orient est consacrée à l’économie, attirant par ailleurs l’attention sur la présence de nouveaux acteurs ‘’d’autant plus dangereux pour les Etats-Unis et l’Europe qu’ils n’ont pas de passé colonial’’.

Tariq Ramadan pense aux Chinois mais aussi aux Indiens, aux Sud-Américains et à ‘’la Turquie, qui commence à reconfigurer sa politique étrangère’’. ‘’Ankara, dit-il, dispose d’un réseau d’une vingtaine d’ambassades en Afrique, doublé d’une présence au Moyen-Orient’’.

Il ajoute : ‘’Voyez toute la symbolique liée à la présence de Recep Tayyip Erdogan (le Premier ministre turc) sur le front de Gaza, puis l’épisode de la flottille suivi de la rupture des relations avec Israël’’. ‘’La stature d’Erdogan dans le monde arabe, facilitée par le fait qu’il est sunnite, est plus efficace encore que les victoires du Hezbollah ou les résistances de l’Iran’’, estime Tariq Ramadan.

Revenant sur le dernier discours de Barack Obama, l’universitaire fait remarquer que celui-ci ‘’ne cite que deux pôles de participation financière : les Etats-Unis et l’Europe. Il ne parle que de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international’’.

‘’C’est comme si l’on avait oublié tous les autres potentiels de soutien économique, analyse-t-il. Les Chinois n’ont absolument pas le même contentieux avec le monde arabe ni la même vision pro-israélienne que celle adoptée par les Etats-Unis, qui est marquée au Moyen-Orient.’’

Aps

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