« Ce ne sont pas ses travaux d’historien qui font de Cheikh Anta Diop, l’homme de la renaissance africaine, mais sa démarcher de proclamer et de reconnaître le génie de nos ancêtres africains », c’est le Docteur d’Etat en Droit à la Faculté des Sciences juridiques et politiques, Fatou Kiné Camara qui s’exprime ainsi à l’occasion du 24ème anniversaire de la disparition du savant. Pour étayer ses propos, elle va puiser la pensée de la renaissance africaine dans les écrits de Cheikh Anta Diop, surtout, dans son ouvrage intitulé : « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noir », paru en 1960.
Selon elle, dans le chapitre VI dudit document, Cheikh Anta Diop parle du bicaméralisme hommes/femmes. Ceci, pour montrer le rôle de la femme dans les sociétés africaines de jadis dominées par le matriarcat et où la femme était au centre de tout ce qui se décidait. Aussi, elle démontre que Cheikh Anta Diop a déjà réglé la question de genre, de la bonne gouvernance politique et économique, de l’intégration économique, politique et culturelle de l’Afrique, des langues, de l’autosuffisance alimentaire… C’est ainsi qu’elle estime que « l’Afrique devrait être une source d’inspiration pour les autres, aujourd’hui. Car de l’étude de notre passé, telle que décrite par Cheikh Anta Diop, notre continent pouvait tirer une bonne leçon de gouvernance ». Car, dit-il, « il faut regarder par le rétroviseur pour bâtir le futur ». Surtout, regrette-t-elle, « la renaissance africaine est travestie dans le Nouveau partenariat pour le développement africain (Nepad) ».
A sa suite, le Pr Aminata Diaw Cissé pense que « Cheikh Anta Diop est avant tout une méthode qui ouvre des perspectives et qui appelle son propre dépassement afin d’être un vrai intellectuel, courageux et audacieux ». Elle ajoutera que l’enjeu de la renaissance africaine « est une reconstruction d’un futur Afrique sur la base du savoir. Cela, pour sortir des paradigmes des empires ». D’où son invite aux étudiants à aller chercher directement ce savoir à la source et non de se contenter des intermédiaires faciles et des interprétations difficiles à convaincre.
Dans le même sillage, et tour à tour, le Pr Bouba Diop (sur la cosmogonie chez Cheikh Anta Diop), le Pr Boubacar Sall (sur la perspective de l’accès direct aux textes), le Dr Dialo Diop (sur l’histoire de la médecine), tous s’accordent sur un fait : « le retour aux sources du savoir pour participer aux connaissances des rayons, c’est-à-dire, les bibliothèques ».
Abdou TIMERA
ferloo.com