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Les Usa tancés devant les caméras: Quelles conséquences pour le Sénégal ?

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Le président de la République a littéralement tancé, Mme Marcia S. Bernicat, l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal devant les caméras des télévisions convoquées pour la circonstance, vendredi 28 mai dernier. Son tort : Un document sur la corruption au Sénégal et l’environnement des affaires, signé de sa main et publié la veille dans la presse. Crime de lèse majesté aux yeux du palais. En admonestant cependant aussi publiquement la plénipotentiaire de l’encore première puissance de la planète, le chef de l’Etat n’a-t-il pas couru les risques « d’un show » de trop ? Quelles conséquences pour le Sénégal ?

« Je suis au regret de vous signaler ici que vos propos parus dans la presse ce matin (vendredi 28 mai Ndlr) sont choquants. Et en tant que président de la République, ce sont des choses que je ne peux pas accepter. On m’a réveillé du lit pour me dire de lire ce que l’ambassadeur des Etats-Unis a dit sur le Sénégal », a déclaré devant les caméras, le vendredi 28 mai dernier, Me Wade, interpellant Mme Marcia S. Bernica, ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Sénégal. La plénipotentiaire américaine en compagnie de son collègue de l’Union européenne et des experts de l’Usaid et de l’Ue était venue pourtant le visiter pour parler simplement de l’audit du fichier électoral, audit pour lequel son pays comme l’Union européenne apportaient leur concours. Une occasion que le chef de l’Etat ne voulait certainement rater pour dire leur fait à ces donneurs de leçon d’Américains par l’intermédiaire de leur ambassadeur au Sénégal accompagné de son conseiller politique !

« Ce n’est pas parce que vous nous aidez que vous vous donnez le droit de nous insulter. La France, l’Inde, l’Arabie Saoudite, etc. tous ces pays nous aident, mais on ne les entend jamais parler de corruption comme vous le faites », a en effet affirmé dans un langage loin des usages diplomatiques, le président de la République, apostrophant assez rudement la diplomate américaine. Justifiant sa sortie médiatique à la hauteur de l’affront certainement, Il a ajouté : « Il n’y a que les Etats-Unis qui, tous les jours, donnent du Sénégal une image que je n’accepte pas. Et je vous demande de le notifier officiellement à votre patron ». Le président Wade, entouré du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, de son directeur de cabinet Habib Sy et du secrétaire général de présidence, Aminata Tall, a laissé éclater sa colère et n’a pas mâché ses mots : « Vos propos sont d’autant plus inacceptables que vous ne pouvez pas me citer un cas de corruption. Donc arrêtez vos accusations publiques qui ne reposent que sur des généralités ». Oubliant assurément au passage qu’au sortir d’un conseil des ministres, lui-même s’était plaint des cas de corruption et de concussions dans certaines sphères de l’Etat et contre lesquels, il disait combattre sans faiblesse aucune. Qu’à cela ne tienne, « si c’est à cause du Millenium challenge Cooperation (MCC) que vous vous donnez le droit de nous insulter, alors reprenez-le et allez le donner à un autre pays qui acceptera d’être insulté. Cela ne se passera plus comme ça avec le Sénégal », a-t-il martelé à son interlocutrice interloquée par la subite, véhémente et médiatique sortie présidentielle.

Un Le même vendredi, nos confrères du journal « Le Quotidien » avaient publié dans leur édition du jour, un document dans lequel l’ambassadeur Marcia S. Bernica soutenait que le Millenium Challenge Account (MCA, qui provient du MCC), fonctionne « avec des mécanismes anti-corruption rigoureux visant à s’assurer que les dollars consentis pour le développement parviennent aux destinataires ». Le président de la République a dit avoir créé ‘’une commission de lutte contre la corruption et la concussion » qui lui donne des rapports qu’il transmet ‘’à chaque fois » au ministre de la Justice. « Que voulez-vous que je fasse de plus, surtout que vous parlez toujours de la séparation des pouvoirs ? » s’est-il interrogé Me Wade. En réponse, Marcia S. Bernicat qui a su circonscrire l’incident diplomatique en gardant son calme a déclaré au président, profitant elle également de la présence des caméras, que son intention, en écrivant ce document, « n’était pas de vilipender, ni d’insulter le Sénégal ». Et de demander au président Wade de lire « attentivement » le document pour mieux saisir le contenu.

N’empêche, Me Wade avait là une bonne occasion pour disculper, quitte à tancer la première puissance de la planète, son gouvernement, son administration et certains de ses proches indexés à tort ou à raison. Il ne s’en est point privé. Ainsi après la France qui a en a pris pour son grade pour s’être montrée si ingrate à l’endroit du « sauveur » de sa compatriote Clotilde Reiss, l’Union européenne qui se mêle de tout et de rien de nos affaires intérieures, voilà que les Usa de Barak Obama reçoivent leurs parts de remontrances de la part du chef de l’Etat sénégalais qui n’entend nullement se laisser marcher sur les pieds. Le tout en l’intervalle de moins d’un mois.

Cependant, si le président Wade est si informé au point de faire des digressions déroutantes,-n’a-t-il pas convoqué son armée au salon du tourisme le même vendredi sans que le commun des Sénégalais ne sache à quel titre ?,-on peut valablement supposer que les Etats Unis d’Amérique et leurs dirigeants disposent quand même de moyens plus importants de renseignement et d’informations sur la circulation douteuse de certains capitaux à travers le monde, ainsi que des transactions frauduleuses. Une situation qui amène plusieurs observateurs à s’interroger sur « l’utilité » de ce que d’aucuns n’ont pas manqué de qualifier de « Wade show » et sur ses probables conséquences pour notre pays. Ils craignent qu’il ne s’agisse là d’un show de trop. Le soutien de l’Administration américaine nous est également nécessaire au niveau des institutions de Bretton Woods. Mais d’ici là, tout comme au palais de la République, l’effet de surprise passé vendredi dernier, on se retrouvera et l’Amérique restera ce grand pays, ami du continent africain et du Sénégal en particulier. Le président américain se fera le devoir de recevoir son homologue sénégalais avec les honneurs dus à son rang.

sudonline.sn

1 COMMENTAIRE

  1. il n’ y aurait pas de consequences car le peuple americain accepte d’ etre critique , dans toutes les democraties les critiques sont incontournables, les medias americains passent tout leur tps a critiquer obama et de sa politique et que rien ne s’ en suit l’ amerique est un grand pays … arretez de tomber dans des amalgames.

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