La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) ont peint hier, un bilan «très sombre» des 15 mois d’exercice du Président Macky Sall. Selon ces cadres, le Sénégal court droit vers la récession. Et pour faire face, indiquent les cadres libéraux, le gouvernement de Macky Sall n’a rien trouvé de mieux que d’emprunter chaque mois 25 milliards pour payer les salaires.
Déjà 15 mois de gestion pour le régime de Macky Sall. Et «rien de concret. Pas même un plus petit emploi créé. Le monde rural se plaint de la mauvaise qualité et du coût exorbitant des semences tardivement distribuées, les Sénégalais se sentent abandonnés et constatent le reniement progressif du gouvernement par rapport aux engagements préélectoraux». La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl), une structure affiliée au Pds, tire ainsi le bilan de la gestion du Président Sall.
Pourtant, s’offusque Abdou Khafor Touré, porte-parole des cadres libéraux, le Yoonu Yokkuté, le programme du Président Macky Sall, avait promis des économies de 120 milliards de francs par an, une baisse substantielle des denrées de première nécessité, un plein-emploi avec la création de 100 mille nouveaux emplois par an, entre autres promesses. Aujourd’hui, dénonce-t-il, l’Etat, au lieu d’honorer ses engagements, embourbe l’Economie nationale dans une morosité ambiante qui frise la récession. «Avec un déficit d’investissement, une dette intérieure toujours prégnante mais aussi une forte baisse de la commande publique», liste Abdou Khafor Touré. Rien qu’au premier trimestre de l’année en cours, celle-ci a chuté de presque 90 milliards de francs en comparaison à son niveau à la même période en 2012, fustige le cadre libéral.
A cela s’ajoute, renseigne-t-il, «la baisse continue des recettes fiscales et douanières. Pourtant, le rapport synthétique sur la situation d’exécution du budget de l’Etat du 31 mars 2013 nous apprend que par rapport au premier trimestre de 2012, les recettes fiscales et non fiscales ont progressé de 5,2 milliards francs Cfa, soit 1,7%».
En tout état de cause, les cadres libéraux qui soutiennent le contraire révèlent que cette situation oblige présentement l’Etat à recourir aux emprunts obligataires sur le marché financier. «Tous les mois, le gouvernement emprunte 25 milliards pour être en mesure de payer les salaires», révèle M. Touré, très en verve. Les cadres libéraux, qui disent comprendre maintenant les multiples emprunts obligataires, tirent la sonnette d’alarme. Car, prédit le porte-parole de la Fncl, «à ce rythme, le pays va tout droit au chaos».
Donnant une leçon de gestion au régime de Macky Sall, Sara Sall, membre du comité directeur du Pds, soutient que l’argent généré par les emprunts obligataires ne doit servir à faire face aux charges de fonctionnement de l’Etat. Ces fonds servent à soutenir des investissements structurants. Ce qui, à l’en croire, crée de la valeur ajoutée pour l’Economie nationale.
Pour les cadres libéraux, le régime actuel devait s’employer à corriger cette situation au lieu de jeter son dévolu sur le Pds. Pour Khafor Touré, la coalition Benno bokk yaakaar use de méthodes de diversion en mettant en prison des membres du Pds dont Karim Wade et Cie.
Autres sujets évoqués par les cadres libéraux : la réforme des institutions et l’approfondissement de la décentralisation à travers la mise en œuvre de son Acte 3. Sur ce point précis, ils expriment leur adhésion à cette initiative qui, à leur avis, tend à donner plus de pouvoirs aux collectivités locales. Toutefois, la Fncl refuse que le gouvernement de Macky Sall utilise ce projet de réforme pour reporter les élections locales de mars 2014.
Au sujet de la Commission nationale de réforme des institutions, les cadres libéraux indiquent qu’ils ne vont pas participer à ses travaux. Puisque, pour eux, un pays qui a connu deux alternances politiques pacifiques n’a pas besoin de réformer ses instituions.
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