Le culte de l’éthique et le respect de la déontologie sont les deux leviers d’une société en construction. Sans éthique, toute science est sans conscience.
Sans éthique, tout savoir et tout savoir faire deviennent des instruments de manipulation et de corruption.
Le savoir être qui aurait dû être la norme de toute société en construction est ravalé au rang d’exception à la règle et ceux qui sont sensés en être les dépositaires n’obeissent qu’à leurs instincts naturels.
Il nous faut donc nous ressaisir pour envisager la vie autrement que par l’acquisition de biens personnels au détriment de la collectivité.
Les derniers événements qui ont précipité le Sénégal dans une nouvelle alternance sont le révélateur de ce que le destin réserve à ceux qui pensent que le pouvoir est à jamais acquis et qu’on peut s’en accommoder en foulant au pied les principes d’éthique et de déontologie.
C’est un message fort qui s’adresse à tous ceux qui sont investis de la puissance publique et qui doivent garder à l’esprit que c’est le peuple qui élit et qui donne le pouvoir. Lequel délègue des responsabilités à des personnes habilitées, du moins par leur cursus et leurs compétences. Ces personnes ont une obligation de responsabilité à l’égard de l’autorité de nomination, mais aussi un devoir de loyauté à l’égard du peuple qui’ par le suffrage universel, a délégué son pouvoir à une autorité.
Le devoir d’ingratitude envers le pouvoir de nomination procède de ce soucis de savoir faire la différence entre ce qui relève de la constitution, des lois et règlements et ce qui relève du seul désir de l’autorité.
C’est sur ce registre du discernement que la responsabilité de l’executant prend toute sa valeur.
Agir en toute conscience, en ayant en ligne de mire son intime conviction devrait donc être la conduite de tout responsable investi du pouvoir de juge de la chose publique.
C’est en cela que l’actualité présente nous interpelle tous sur notre rapport à la chose publique et notre responsabilité de nous engager dans la construction de notre commun vouloir de vie commune.
Mamadou Kassé