Monsieur le Président,
La Communauté internationale, sur la base des dispositions pertinentes et consensuelles de l’Accord de Ouagadougou, vous a déjà reconnu comme seul Président de la République de Côte d’Ivoire.
En tant que démocrate et panafricaniste, je lance un appel à la classe politique ivoirienne et particulièrement à la jeunesse pour la sauvegarde de la paix et de stabilité dans ce pays frère.
Après ces années de guerre et de privations de toutes sortes, la tentation peut être grande de trôner au sommet de l’État et de s’inscrire dans une logique de destruction de l’ennemi d’hier devenu adversaire le temps d’une campagne électorale.
L’histoire des changements, intervenus dans les conditions particulières que l’on sait en Afrique, apprend que, de façon secrète ou manifeste, les vainqueurs se livrent souvent à une vendetta en dehors de toute Justice.
La souveraineté appartient au peuple. Ce peuple de Côte d’Ivoire qui a tant souffert mérite de ses dirigeants qu’ils s’orientent exclusivement vers la prise en charge effective et efficiente de ses intérêts fondamentaux qui, hormis la pacification, ont noms: se nourrir, se vêtir, se loger et s’instruire davantage.
Au delà de la reconstruction d’un Etat capable de réunifier le pays, il convient de jeter les bases d’un développement économique durable à même de favoriser un mieux-être palpable pour Tous les ivoiriens.
Si la volonté exprimée par les différents représentants de la Communauté internationale se traduit en acte, vous serez, Monsieur le Président, en mesure de donner corps aux promesses faites durant cette campagne électorale à Tous vos compatriotes. Vous serez également, et c’est heureux, obligé d’avoir une attitude non partisane et respectueuse de la légalité internationale.
Vous comprendrez, si ce n’est déjà fait, qu’il n’est plus possible d’agir en dictateur omniscient et omnipotent.
En renouvelant mes prières pour une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même et avec son destin naturel comme pays phare sur notre continent et tout particulièrement notre région ouest africaine, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mon attachement indéfectible au peuple africain.
Talla SYLLA
Président du Congrès Africain pour la Democratie et le Développement
Merci pour cette lettre pleine de sagesse.