IL y a lieu de faire part des choses. Les frontières entre le politique et le religieux sont bien dessinés, sauf pour ceux qui ont d’autres intentions de faire un amalgame entre le dogme et ce qui ne l’est pas. Entre le rituel et l’Idéologie au sens d’un système, d’un ensemble visant à influencer les comportements. Sans pousser trop loin l’analyse, nous estimons qu’actuellement certains guides religieux considérés comme référence, et imbus de pouvoir professoral pour guider et, orienter, quand il le faut, doivent s’éloigner de la politique, qui dans certaines situations pourrait être une arme pernicieuse conduisant à la démesure et à la rancune. Là où règne la politique prolifèrent les incompréhensions, les zones d’ombres et les tensions. Il est regrettable de constater que moult d’hommes religieux sont intéressés à la politique, devenant ainsi par l’attrait que celle-ci exerce sur eux, sous prétexte d’en faire un usage à des fins constructives. Depuis quelques temps nous constatons le défilé de dignitaires politiques et judiciaires devant des chefs confrériques, pour requérir leur avis sur la conduite des affaires de l’Etat, ce qui est inadmissible et incompréhensible pour beaucoup de citoyens. Tant que ses pratiques demeurent il sera compliquer de faire reculer l’obscurantisme et la confusion. La plupart des sénégalais n’arrivent pas à comprendre, l’attitude du procureur de la crei, qui au lendemain de sa désignation pour présider aux destinées de cette institution, s’envole à Touba pour rendre compte au khalife. De même que le président de l’Assemblée Nationale, en compagnie de quelques leaders de la coalition BBY, partir à touba faire compte rendu au khalife, parce que simplement le fils de l’ancien président, au sortir de son audition s’est rendu dans ce lieu saint. Faute grave et confusion des rôles. C’est constatable à deux niveaux : le procureur de la CREI, qui nouvellement nommé, s’est illustré dans une conférence de presse dont l’opportunité est encore discutable. Quant au président de l’Assemblée Nationale qui s’est plongé dans un silence depuis son élection au perchoir, s’est comporté plutôt comme un soldat de l’exécutif, qu’un gardien d’une institution devant garantir l’expression de toutes les opinions politiques. S’il y a des comptes à rendre c’est au peuple sénégalais qu’il faut en rendre plutôt que d’aller demander l’avis de quelques chefs religieux que ce soit, parce que l’exercice des missions qui sont les leurs : (le Procureur, et le président de l’Assemblée Nationale) ne nécessite aucun avis préalable. C’est lamentable, mais je refuse de croire que nous sommes dans une théocratie. Faire de la politique est une chose, se servir de la religion pour parler de politique peut conduire à des déviations préjudiciables à l’image de certains dignitaires politiques opportunistes. Il faut bien savoir sur quel terrain mettre les pieds !
Cheikh SENE
Responsable de la Section de Rewmi de Toulouse
[