Leaders politiques et défenseurs des droits de l’homme debout pour stopper la mort en détention
Presque toute la crème des leaders politiques de l’opposition et des associations de défense des droits de l’homme s’est donné rendez-vous hier après-midi à la levée du corps du jeune Abdoulaye Wade Yinghou, atrocement torturé à mort par les éléments de la Police de Yeumbeul, le 14 juillet passé, lors de la manifestation des tailleurs contre les coupures intempestives d’électricité. Vingt-huit jours après la mort subite de l’homonyme du Président Wade, la communauté Manjack peut maintenant dignement faire reposer son fils en Casamance.
« Que l’on cesse de tenter la corruption et que justice soit faite ! »
« C’est bon de se rendre compte qu’il y a des gens encore debout », dit un homme, un peu à l’écart, satisfait de voir toutes les personnalités venues assister à la levée du corps d’Abdoulaye Wade Yinghou, torturé à mort par des éléments du commissariat de Yeumbeul, lors d’une manifestation à laquelle il ne participait même pas. Iba Der Thiam, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, Mamadou Lamine Diallo, Maguet Thiam, Charles Guèye, Jean Paul Dias, Penda Mbow, Amsatou Sow Sidibé, Mamadou Mbodji, Abdou Latif Coulibaly, Seydi Gassama… Ils étaient tous là, dans l’après-midi d’hier, à la morgue de l’hôpital Le Dantec. Maître-d’œuvre de la mobilisation, Alioune Tine, président de la Raddho, qui a joint tout le monde au téléphone, avait à ses côtés Mes Amadou Aly Kane et Assane Dioma Ndiaye, conseils de la famille. Le représentant de cette dernière, Arphan Corréa, la voix étranglée par l’émotion, s’est dit soulagé, malgré la douleur qui le ronge, de voir autant de hautes personnalités. Leur fils, à la fleur de l’âge, a été tué et il ne méritait pas une telle fin. « Que l’on cesse de tenter la corruption et que justice soit faite ! », a-t-il sollicité. Le représentant de la communauté Manjack et l’employeur du défunt ont souhaité que ce genre d’exaction s’arrête et que la lumière soit faite sur cette affaire.
Niasse compare Abdoulaye Wade Yinghou à Steve Bicko
Il n’y a pas de place pour le doute dans l’esprit d’Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ld. « C’est un cas avéré de torture, inacceptable », a-t-il déploré. Ce qui est arrivé à Abdoulaye Wade Yinghou peut arriver à n’importe qui. La lutte contre la torture et pour la préservation des droits humains est un combat pour tous. Se référant à Steve Bicko, le leader de l’Afp, Moustapha Niasse, qui est expressément venu du Saloum pour assister à la cérémonie, a soutenu que Yinghou est aujourd’hui porté par tous, comme un martyr. C’est en tant que mère, directrice de l’Institut des droits de l’homme et des peuples de l’Ucad, responsable du mouvement citoyen, qu’Amsatou Sow Sidibé a tenu à être présente. Le Sénégal est un pays de droit, qui a un arsenal juridique que toute personne se doit de respecter. « Il y a eu violation grave des engagements de l’Etat. Le phénomène est devenu récurrent, nous ne saurions l’admettre », avertit-elle. Un rapport d’Amnesty International qui sera publié prochainement prouve aisément que le cas de Yinghou n’est pas isolé. Depuis 5 ans, ils ont été une douzaine à avoir perdu la vie entre les mains des forces de l’ordre. Il ne suffit pas de récriminer contre la torture, il faut aussi la prévenir. Il est temps que l’observateur des lieux privatifs de liberté soit désigné.
Jean Paul Dias, ministre « chargé de chicoter ces gens-là »
Très en colère pour avoir vécu la torture dans sa chair, le leader du Bcg, Jean Paul Dias invite le Forum Civil, l’Ondh, la Raddho, Amnesty International à répertorier tous les cas de détention suivis de mort, jusqu’à la fin du règne du pouvoir en place. « Je me porte volontaire pour être le ministre chargé de chicoter ces gens-là. La justice ne fera rien », crie-t-il.
Iba Der Thiam et le représentant de Macky Sall…
Le représentant de Macky Sall, qui a lu quelque part que les criminels finissent par se donner la mort, s’est étonné de la coïncidence curieuse, qui fait que celui qui a été tué s’appelait Abdoulaye Wade. Iba Der Thiam ne sait pas si l’allusion faite par l’envoyé de Macky Sall est un signe de prémonition, mais, rétorque-t-il « yéné negg la, borom mo ci fanan », (ce que l’on souhaite à autrui, nous arrive). « Un Etat de droit n’appartient ni à Wade, ni à Diouf, ni à Senghor ». S’il est venu, tient-il à signaler, c’est pour contribuer à ce que la torture cesse. « La loi doit primer, quelle que soit la personne mise en cause ». Il a bien reçu le dossier de la Raddho sur l’affaire Yinghou et il est en train de faire des confrontations. Il faut faire en sorte que la personne gardée à vue soit assistée par un avocat, dès les premières heures au violon. « Seul le règne de Dieu est éternel. Demain, d’autres régimes peuvent arriver », termine-t-il.
Dans la Constitution, rappelle Alioune Tine, il est écrit que l’être humain est sacré et que l’Etat a l’obligation de le protéger. Pourtant, l’impunité est devenue un cancer au Sénégal. Il est vrai, concède-t-il, que le Procureur a admis qu’il y a eu torture, mais les déclarations d’intention ne suffisent plus. La Police sénégalaise, qui doit être impitoyable pour extirper en son sein des tortionnaires et des assassins, est interpellée. Tendant la main au Parlement, il prie pour que la terre de Sédhiou soit légère à Abdoulaye Wade Yinghou.
Hadja Diaw GAYE
lasquotidien.info
Et pourquoi ne marche pas pour dénoncer cet état de fait qui est récurent dans ce pays!
Des hommes de loi qui ne connaissent pas la loi, il n’en existe qu’en Afrique et c’est dommage.
Ce peiple est trop passif sinon je ne voit pas poourquoi nous ne manifestons pas par une marche pacifique contre ces injustices !
Pourquoi le peuple ne marche contre les délestage ou même décider de ne pas payer les factures Sénélec!
Pourquoi toujours faire du » bayinala ak Yalla » ou du » garawoul » !
Pourquoi?