Les libéraux se sont prononcés, hier, sur l’annonce par le Président Macky Sall d’une possible libération de Karim Wade d’ici la fin de l’année. Selon leur porte-parole, Babacar Gaye, il incombe à ceux qui l’ont annoncé de « trouver les moyens de donner droit à Karim Wade, surtout droit à son innocence », pour qu’il puisse « revenir intact ».
En réunion du Comité directeur, hier, le Parti démocratique sénégalais (Pds) dit rester attaché à sa lutte pour la libération définitive de tous ses détenus politiques. «L’arrestation des poursuites politiques qui sont en cours contre certains, les épées de damoclès qui sont suspendues sur la tête de certains membres du Comité directeur par des libertés provisoires et autres inculpations avec libération…Toutes choses qui font qu’il y a matière à rester dans l’opposition de manière durable pour nous préparer à assumer notre destin de diriger ce pays, comme c’est inscrit dans notre programme fondamental», a déclaré à la fin de la rencontre susnommée Babacar Gaye, porte-parole du Pds.
Sur la question relative à la possible libération du fils de l’ancien chef de l’État, comme l’a annoncé le Président Macky Sall, la « voix » du Pds a indiqué les tenants du pouvoir doivent trouver les moyens de donner droit à Karim Wade. « Le Pds ne s’est jamais prononcé en termes de modalités pour la libération de Karim Wade. Je crois que, jusqu’à présent, vous ne m’avez pas entendu me prononcer sur la libération de Karim Wade. Ceux qui l’ont annoncé, pour donner suite à nos préoccupations, pour donner un corps à l’avis du Groupe de travail des Nations-Unies, et au risque d’humiliation de notre justice, avec tous les procès qui sont, aujourd’hui, en cours, au plan international, c’est à eux de trouver les moyens de donner droit à Karim Wade. Surtout droit à son innocence, droit pour que Karim Wade puisse revenir intact afin que nous prenions en charge les préoccupations du Sénégal afin de le porter au pouvoir le plus rapidement possible », a dit Babacar Gaye.
«Nous ne sommes pas un parti qui porte des deals»
En ce qui concerne le deal avancé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck entre Me Wade et Macky Sall, à travers le dialogue national, pour libérer Karim Wade, le porte-parole des libéraux a recadré le leader de « Rewmi ». « Le Parti démocratique sénégalais ne nous semble pas être le parti reconnu, ou connu, ou soupçonné, d’avoir porté des deals. Si cela vient d’Idrissa Seck, cela m’étonne un tout petit peu. Attendons de voir la suite de notre participation à ce dialogue pour savoir si nous sommes des dealers ou pas».
Sur sa lancée, M. Gaye a indiqué que, par rapport au dialogue national, « beaucoup de questions restent à être abordées, principalement des questions liées à l’école, à la santé, aux multiples crises dans le domaine social ».
La suppression des juridictions d’exception est également l’une des demandes des libéraux. « Le Sénégal est marqué par de gros scandales qu’il faut naturellement élucider. C’est pourquoi le Pds va poursuivre son intention de participer au dialogue national, et attend, après le lancement, que ceux qui l’organisent, veuillent bien montrer la voie, sans lâcher des options fondamentales quant à l’organisation de la démocratie dans le sens de respecter les droits des opposants, à manifester de manière libre, mais aussi dans le sens de prendre des mesures hardies qui viseraient à supprimer toutes juridictions d’exception, dont la Crei, pour que plus jamais, le Sénégal ne connaisse les avatars d’une justice à deux vitesses ou d’une justice orientée vers ses opposants », a soutenu l’ancien président du défunt Conseil régional de Kaffrine.
Le Populaire