La justice sénégalaise a libéré mardi un groupe de jeunes membres du « M23 », un mouvement de protestation lancé à l’occasion de la révolte des citoyens contre le vote d’un projet de modification de la constitution envisagée, le 23 juin 2011, par l’ex-chef de l’Etat, Abdoulaye Wade.
Interrogé dans la soirée par la radio privée RFM, Me Bamba Cissé, un des avocats des anciens détenus, s’est félicité de la mesure bienveillante à l’égard de ses clients « en les réhabilitant ».
Me Cissé a estimé que les faits qui leur ont été reprochés intervenaient « dans un contexte particulier du 23 juin et du 27 juillet » de protestation citoyenne, respectivement contre projet constitutionnel et les coupures d’électricité.
Début juillet dernier, des jeunes militants du M23 avaient été libérés de prison à Thiès (70 km) et ils avaient appelé le président de la république, Macky Sall, à intervenir pour la libération de leurs 20 autres camarades encore détenus.
‘’Nous demandons au président Macky Sall d’amnistier les 20 autres jeunes du M23, emprisonnés à Dakar, pour les mêmes motifs, car ils combattaient pour la libération du peuple sénégalais’’, déclarait Aliou Armand Diouf, porte-parole des jeunes emprisonnés du M23.
M. Diouf s’adressait à la presse, en compagnie de ses codétenus, Aly Nguer Faye, Abdou Khadre Ba et Alioune Badara Faye, après leur libération, suite à un emprisonnement de 6 mois ferme.
Né de la protestation populaire du 23 juin 2011 contre un projet de loi jugé « non-constitutionnel », le M23 était le cheval de bataille qui a évincé le président sortant Abdoulaye Wade, élu en 2000 et réélu en 2007.
Ce mouvement regroupait des anonymes, des opposants, des personnalités indépendantes et des organisations de la société civile. Ces divers acteurs s’étaient illustrés à travers une manifestation devant l’Assemblée nationale.
Les protestataires rejetaient l’examen du projet de loi tendant à instituer un ticket président/vice-président de la République élu au premier tour avec 25% des suffrages. Grâce à leur farouche résistance, ils avaient contraignant le gouvernement à retirer ledit texte.
SAB