Un syndrome imaginaire hante l’Alliance Pour la République : le syndrome du complot.
Depuis un certain temps les vaillantes troupes de l’APR paniquent et lèvent la main pour appeler au secours sans qu’aucune autre main ne prenne la leur pour les apaiser et dissiper leur crainte ; elles ont peur car une voix satanique leur désigne de prétendus comploteurs qu’elles voudraient bien identifier mais elles ne savent pas où ils sont.
La fiction commence à durer et elle est telle que même de hauts cadres du parti, fidèles compagnons de Monsieur le Président de la République, en viennent à perdre le sang-froid au point de faire des sorties regrettables mais pardonnables contre leurs propres frères, dans une confusion indescriptible.
Ceci n’est pas une bonne chose car cela peut déteindre sur la confiance légitime que le Président de la République accorde à ses amis les plus fidèles, des amis qui, jusqu’à l’infini, resteront à ses côtés les meilleurs chantres de la loyauté.
Fort heureusement ceux qui le connaissent bien savent que l’homme est d’un calme olympien, d’une sérénité et d’un esprit de discernement jamais égalés. C’est peine perdue, même pour ceux qui lui chuchotent à l’oreille des chimères dans un dessein inavoué. Dans sa discrétion l’homme a tout compris ; il voit ressurgir ce gène létal qui, de récessif depuis deux mille douze est redevenu dominant dans la famille.
Jadis, malgré l’ingéniosité et la doigtée politiques qu’on lui prête, Abdoulaye Wade n’a pu le découvrir et le vaincre. Le gène a prospéré tant et si bien qu’il a pu alourdir les bras et les jambes du PDS, gangréner son cerveau et gonfler son ventre. La suite on la connaît : la purge fut souvent d’une atroce douleur dans un charivari incontrôlable. Deux temps trois mouvements, Idrissa Seck est laissé sur le carreau sans vraiment comprendre.
A l’époque, dans la naïveté de ma jeunesse je disais dans une savante réflexion dépourvue d’humilité : oui c’est une affaire de dialectique, lorsqu’on atteint l’apogée on ne peut échapper à la loi des contradictions, il faut impérativement qu’une spirale produise quelque chose de qualitativement supérieur, patati patata. En fait des digressions d’intello quoi ! Ce n’est pas la peine de vous dire que je suis passé à côté. Le Rewmi de Idrissa Seck n’a pas répondu à ce schéma que prévoyait ma météo.
N’ayant pu l’extraire, chemin faisant le gène fit mouche une seconde fois et s’accompagna d’un phénotype de type nouveau : au bout d’un tour de passe-passe sans précédent on accusa injustement Macky Sall de tous les maux, lui le faiseur de Roi qui venait de réinstaller brillamment le PDS au pouvoir, lui le bâtisseur qui fit des rêves et des illusions une réalité palpable. Dans un digne renoncement que notre jeunesse doit imiter, Macky Sall cracha sur tous les privilèges et rejeta tous les compromis. C’est ainsi qu’il fonda l’APR dans un contexte d’adversité et de menace hors du commun et prit sous son aile protectrice tous les suppliciés. Ce fut une transcendance au grand dam de la voix maléfique car dans un bond en avant le « mal » se transforma en bien et le « bien » en mal.
Militants de l’APR, Cadres et dirigeants !
N’entendez-vous pas encore la voix satanique ? Elle est là !
Être ou ne pas être, That is the question ! Le gène est encore là mais cette fois-ci unissez-vous ! Il faut que le gène s’étiole ! Il faut lui infliger une cinglante déconvenue. Chassez-le ! Jetez-lui son mensonge à la face. Si jadis avec le PDS accusateurs et accusés se retrouvèrent en des perdants face à des perdants, cette fois-ci les militants de l’APR dans leur maturité vont se raviser et marcher la main dans la main derrière le général Macky Sall pour danser ensemble la sarabande des vainqueurs. Vous n’êtes pas le PDS. Avez-vous vu ce qu’ils sont devenus depuis qu’ils se sont emmêlés les pinceaux ? Ils sont en train d’errer et de nourrir une envie insatiable de revenir au pouvoir. Je ne le dis pas par mépris, au contraire j’ai de la compassion pour ces Messieurs car ils ont été trompés de bonne foi par cette voix satanique qui les a manœuvrés. Serrez donc les rangs, un gène hante l’APR, le gène de la fiction qui risque de vous transmettre la maladie de Creutzfeldt Jacob (maladie qui fait que le patient s’agite violemment par moments car pris d’une peur injustifiée, exactement comme la vache folle).
Amadou Diop Lisbonne