La dernière rumeur en date avait situé Mouammar Kadhafi au Niger, dans un convoi qui se dirigeait vers le Burkina Faso. Les dirigeants nigériens ont démenti la présence de l’ex-leader libyen dans leur pays; les dirigeants burkinabè ont eux démenti qu’ils étaient prêts à l’accueillir, quinze jours après avoir laissé entendre le contraire. « Nous avons une délégation qui se rend mercredi au Niger pour discuter avec le président du Niger et le ministre des Affaires étrangères (…) de la sécurisation de nos frontières afin d’empêcher toute infiltration des soldats de Kadhafi au Niger, pour arrêter toute tentative de Kadhafi ou de sa famille de s’enfuir vers le Niger », a cependant indiqué Fathi Baja, chargé des Affaires politiques au Conseil national de transition au cours d’une conférence de presse.
Pour l’heure, Mouammar Kadhafi est introuvable. Les rebelles affirment malgré tout qu’ils savent où il se trouve. Et que son sort est scellé. Un porte-parole du Conseil national de transition a ainsi annoncé mercredi que sa capture ou sa mort n’était plus qu’une question de temps. Anis Sharif a assuré que le colonel Kadhafi était toujours en Libye, et qu’il avait été repéré, tout en refusant de préciser l’endroit. Il serait dans une zone de 60km cernée par les rebelles. « Il ne peut pas s’en sortir », a affirmé Anis Sharif.
« Il est en Libye, a très bon moral… »
Dans la matinée, Michane al-Joubouri, le patron de la télévision Arrai, affirmait également que l’ex-leader libyen était toujours en Libye. « Je peux vous dire que j’ai parlé avec Kadhafi très récemment. Il est en Libye, a très bon moral, se sent fort, n’a pas peur et espère mourir en combattant contre les occupants », a affirmé cet ancien député sunnite irakien. « Son fils Seif al-Islam aussi est dans le même état d’esprit », a-t-il ajouté. Michane al-Jabouri a lancé sa chaîne à Damas en 2006, et c’est sur Arrai que Mouammar Kadhafi, ou ses proches, se sont récemment exprimés. Interrogé sur les moyens d’entrer en contact avec l’ancien guide de la révolution libyenne, le patron de la chaîne a répondu: « Quand j’ai besoin de lui parler, je lui envoie un message ou c’est lui qui me contacte quand il veut faire passer un message. »
Mercredi matin, le CNT a par ailleurs annoncé, par la voix d’Abdullah Kenchil, le chef négociateur, que la ville de Bani Walid était finalement prête à se ranger sous l’autorité du Conseil national de transition, malgré la subsistance de poches de résistance. « Les négociations hier ont été réussies et nous attendons le feu vert du CNT pour pénétrer » dans la ville située à 170 km au sud-est de Tripoli, a t-il indiqué.
avec LeParisien.fr