C’est le récit d’un homme dont le chemin mène au carrefour de l »aristocratie mystique. Là où les vicissitudes de notre temps rebutent les héros du ciel. Si la noblesse était de la musique, nul ne saurait composer les notes qui riment avec celle d’Al Maktoum. Le Tribun de Tivaouane n’est autre que l’incarnation de tous les saints.
Il arrive qu’un Homme de Dieu accède à une station où son vicariat se confirme dans sa plénitude. Dès lors, sa présence sur terre s’avère être des plus complexes. A ce stade, le sage de Bandiagara (rta) avait préféré emprunter, une fois dans les falaises, « l’ascenseur mystique » menant vers l’autre monde.
Mawdo (rta), lui, se souciait du fait d’avoir du mal à pouvoir converser convenablement avec ses contemporains, parce qu’ayant accédé au grade de « Maftouhoune Aleyhi » (degré de connaissance avec pour seule source d’inspiration le ciel). Quant à Ahmada Tijany Chérif (rta), lui, il quitta ce monde, laissant à la conscience universelle un héritage mystique qui fit l’objet de legs destinés à d’aucuns. Ce qu’illustre parfaitement son homonyme d’héritier dans Fa Ileyka (Bal weuzzi âne haazil oudjoura takarroumane)…
Le fils d’Ababakar Sy (rta) est plus que ce « marabout intellectuel » dont on fait allusion. Ses paroles et paraboles font de lui un forgeur de concepts qui transcende l’espace et le temps.
Nos langues peinent encore à temoigner de la noblesse d’Al Maktoum. Elles restent des interprètes des ressentis de nos cœurs, encore meurtris par son absence. Il n’y a de témoin plus juste que le livre saint. En effet, la somme des valeurs numériques des lettres composants son nom écrit en arabe coincide-en termes de positionnement dans le coran-avec le verset » Wa Anna hazaa siraata moustaqimane fattabi ou hou wallah tatta biou souboula », comme pour dire que le chemin qu’il fit suivre ses contemporains est des plus sûrs, puisqu’il mène vers le divin.
Maam Cheikh
Chroniqueur
Machalla Maam