XALIMA NEWS – A Mboula, localité située dans l’arrondissement de Yang-Yang (département de Linguère), ce n’est plus le parfait amour entre le maire de la commune, Gori Ba, et une frange de la population. Et c’est la décision prise par le Conseil municipal de faire payer les frais de bornage pour les terrains à usage agricole et d’habitation qui est à l’origine de ce différend. Le Conseil municipal de Mboula a, en effet, décidé de vendre les terrains à usage agricole à 30 000 francs l’hectare aux habitants de la commune et 20 000 francs pour les terrains de 600m2 à usage d’habitation. Une décision qui est loin d’obtenir l’assentiment des populations qui ont tenu, ce samedi, un sit-in devant la grande mosquée de Mboula . Très déterminées à conserver leurs terres, ces populations de Mboynane, Mbaye Awa Négué, Mbéyéne, entre autres, ont juré de ne jamais reculer devant cette volonté des Conseillers municipaux de brader le patrimoine foncier qui leur a été légué par leurs ancêtres depuis plus de quatre siècles, a souligné Matar Niang, leur porte-parole.
Pour lui, si cette décision du Conseil municipal passe, beaucoup de paysans de la localité ne vont plus pratiquer l’agriculture. Parce qu’ils n’auront pas les moyens financiers d’en acheter. Ils sont prêts à y laisser leur vie, si toutefois le Conseil municipal ne reporte pas cette décision jugée impopulaire. L’imam de la grande mosquée de Mboula, entouré par les manifestants, a lancé un appel à SMS pour que cette décision prise par le maire et ses conseillers soit annulée pour éviter des violences entre les deux parties. Mais pour le maire Gori Ba, ces manifestants ne sont rien d’autres que ses adversaires politiques qu’il a battus en 2002 et 2009. Il rappelle que la décision a été prise à l’issue d’une réunion du Conseil municipal tenue le 31 janvier 2014, en présence du sous préfet de l’arrondissement de Yang-Yang et du Commandant de la brigade de gendarmerie.
Selon lui, c’est à cette occasion que le conseil a pris la décision d’octroyer des parcelles à usage agricole à une centaine de personnes qui en avaient fait la demande. Pour cela, le conseil a décidé de faire payer des frais de bornage qui s’élèvent à 30 000 francs l’hectare pour les terrains à usage agricole et 20 000 francs pour ceux à usage à d’habitation. Comme la gestion du domaine national revient au Conseil municipal, souligne le maire, il compte, avec son Conseil municipal, appliquer la décision, malgré le refus d’une partie de la population de passer à la caisse pour le règlement des frais de bornage. Tous ceux qui refusent de payer les frais de bornage ne vont pas disposer de terrain à usage agricole ou d’habitation avertit d’ailleurs le premier magistrat de la ville qui n’entend pas reculer devant les menaces et les pressions.
Le Populaire