Le chef des services de renseignement britanniques (MI6) a affirmé que ses agents ont retardé de quatre ans l’acquisition par l’Iran de l’arme nucléaire, mais que Téhéran devrait en disposer en 2014, a rapporté le quotidien Daily Telegraph vendredi.
Le patron du MI6, John Sawyers, qui n’intervient qu’exceptionnellement en public, a déclaré la semaine dernière sous le sceau du secret à une centaine de hauts fonctionnaires à Londres que sans les interventions de ses services, l’Iran aurait pu se doter de cette arme il y a quatre ans, selon le journal.
« Vous auriez eu un État nucléaire en Iran dès 2008, au lieu de dans deux ans », a déclaré M. Sawyers, sans préciser les actions de ses agents.
Lorsque l’Iran y parviendra, Israël et les États-Unis « seront confrontés à des dangers redoutables », a encore assuré le chef du MI6 cité par le journal britannique.
« Je pense qu’il sera extrêmement difficile pour un premier ministre israélien ou un président américain d’accepter un Iran doté d’armes nucléaires », a-t-il affirmé.
Washington a renforcé ses sanctions contre l’Iran jeudi, pour amener ce pays à renoncer à l’enrichissement potentiellement militaire de son uranium – un programme officiellement destiné à l’énergie nucléaire civile.
Le Trésor américain a annoncé renforcer ses sanctions financières contre plus de 50 entités en Iran qu’il accuse de participer au programme nucléaire, notamment les entreprises d’État liées aux Forces armées iraniennes et aux Gardiens de la Révolution.
L’Iran, qui développe également un programme balistique jugé menaçant en Occident, est d’autre part soumis à des attaques cybernétiques – non revendiquées – et aux assassinats ciblés de certains de ses savants, rappelle le Daily Telegraph.
Les virus informatiques Stuxnet et Flame dirigés contre le programme nucléaire de l’Iran marquent le début d’une guerre cybernétique américaine contre Téhéran qui, par le sabotage, pourrait avoir des effets analogues à ceux d’un bombardement, estiment ainsi des experts à Washington.
Depuis les premières attaques mi-2009 de Stuxnet, qui déréglait les systèmes de contrôle des centrifugeuses nécessaires à l’enrichissement d’uranium, l’Iran reste vulnérable, assurent les analystes. Même s’il semble que Téhéran reçoive l’aide de la Russie via des intermédiaires pour contrer ces attaques.
afp