Total signera lundi avec l’Iran un accord pour une nouvelle phase d’exploitation d’un gisement de gaz naturel, premier investissement occidental de grande ampleur depuis la levée des sanctions contre l’Iran.
Le groupe français Total, qui dirige un consortium international avec la compagnie chinoise China national petroleum corporation (CNPCI), va signer lundi 3 juillet un accord avec l’Iran de 4,8 milliards de dollars pour développer un important champ gazier, devenant la première compagnie occidentale du secteur à revenir dans le pays.
« L’accord international pour le développement de la phase 11 de Pars-Sud [gisement offshore de gaz naturel situé entre les eaux territoriales de l’Iran et du Qatar] sera signé lundi en présence du ministre du Pétrole et des directeurs de Total, de la compagnie chinoise CNPCI et de la société iranienne Petropars », a annoncé dimanche à l’AFP un porte-parole du ministère iranien du Pétrole. Le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, assistera en personne à la signature de l’accord, selon ce ministère. L’accord préliminaire avait été signé en novembre 2016 à Téhéran.
Le gaz produit « alimentera le marché domestique iranien à compter de 2021 », a précisé à l’AFP un porte-parole de Total, indiquant que le groupe « mettra[it] en œuvre le projet dans le respect le plus strict des législations nationales et internationales ».
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Il devait être finalisé début 2017, avec une production – estimée à 370 000 barils équivalent pétrole par jour – débutant au bout de quarante mois. Mais Patrick Pouyanné avait affirmé en février que le groupe allait attendre pour connaître la politique de l’administration du président américain Donald Trump vis-à-vis de l’Iran.
Aussi, cette signature intervient malgré la position hostile de Donald Trump qui dénonce régulièrement l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les grandes puissances, dont les États-Unis.
Total détiendra 50,1 % des parts du consortium qui exploitera le champ gazier, suivi du groupe CNPCI avec 30 % et de l’Iranien Petropars (19,9 %), avait annoncé à l’époque Gholamreza Manouchehri, vice-président de la Compagnie nationale iranienne de pétrole (NIOC) dont dépend Petropars.
Total espère que cet accord ouvrira d’autres « opportunités » dans les secteurs pétrolier, gazier et pétrochimique de l’Iran, qui dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz après la Russie et des quatrièmes réserves mondiales de pétrole.
Téhéran, qui a besoin d’énormes investissements étrangers, espère de son côté que l’arrivée effective de Total encouragera d’autres compagnies occidentales et asiatiques à sauter le pas.
La conclusion en juillet 2015 de l’accord nucléaire avec les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, a permis la levée en janvier 2016 d’une partie des sanctions internationales contre Téhéran. Ces derniers mois, de nombreux protocoles d’accord ont été signés par l’Iran et des compagnies européennes, asiatiques et russes. Depuis la levée des sanctions, Total est la troisième grande entreprise française à revenir en Iran après les groupes automobile PSA et Renault.
Avec AFP et Reuters