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Longévité de sa carrière, sortie de son prochain album, son retour sur la scène musicale… : Le pionnier du Rap Mbalakh, Black Star à cœur ouvert !

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XALIMANEWS-Black star est un artiste, auteur compositeur ayant fait ses débuts dans le hip hop galsen durant les années 90. Révolutionnaire, il est venu avec un style de rap particulier à savoir le rap mbalakh. Le rappeur Black star, natif de Pire dans la région de Thiès a choisi en 2011 le chemin de l’immigration pour poursuivre son aventure à l’hexagone à coté de sa femme.

Avec quatre albums à son effectif, Black Star a sorti en 2012 son premier album international. L’artiste qui « vise à conquérir le marché européen avec son épouse », à travers cet interview, fait un grand pas en arrière pour évoquer sa longue carrière. Il a tenu à s’adresser à la nouvelle génération de rappeurs Sénégalais et aussi parler de ses projets pour l’avenir.

De vos débuts en 1995 à ce jour en 2022, c’est 27 ans de carrière musicale, comment les résumez-vous ?

C’est à Dakar que j’ai commencé à faire du rap avec l’influence du Positive Black Soul (PBS). Ma première maquette m’avait permis de participer à un méga concert en Casamance en 1996. Après ce concert j’ai été reçu par le président de la République à l’époque en l’occurrence Abdou Diouf avec pleins d’autres artistes. C’est à ce moment précis que j’ai commencé à prendre au sérieux le rap. J’ai travaillé avec de nombreux artistes. À cette époque il n’existait qu’un seul groupe de rap à savoir le Pbs et j’assurais souvent la première partie durant leurs concerts. En 1998 j’ai commencé à sortir d’autres maquettes. Pendant une dizaine d’années j’assurais aussi la première partie des concerts de Baba Maal.

Quel est votre niveau de réjouissances après 27 ans de carrière avec 5 albums dont un international mis sur le marché ?

Je dis qu’après 27 ans de carrière, je n’ai pas de regrets. Je suis toujours fier de moi malgré les difficultés et l’incompréhension que j’avais dans le hip-hop galsen. Mais aujourd’hui l’histoire m’a donné raison. Au niveau international aussi, ce n’est pas facile mais quand on a une épouse ambitieuse et qui nous soutienne, ce n’est que de la réjouissance. Avant la Covid-19 aussi je faisais des soirées dans des régions de la France.

Aujourd’hui vous vous s’apprêtez à effectuer un retour sur la scène musicale, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Toujours le même état d’esprit, j’adore les compétitions, je veux toujours faire la différence. Je sors toujours la tête haute dans des moments auxquels on ne m’attendait pas. Je ne suis pas stressé car j’ai acquis de l’expérience durant ma carrière. Je reste le même. Avec l’apport de ma femme, Free Moona les choses sont de plus en plus faciles pour moi. De toute façon j’ai l’esprit tranquille, reposé comme d’habitude.

Ce retour sur la scène musicale ne peut-il pas constituer un coup de pression ?

Je pense que ça ne peut pas constituer un coup de pression sur moi. Je n’ai plus rien à prouver au Sénégal. Mon objectif c’est de conquérir le marché européen avec Free Moona (son épouse). Ensemble, on travaille pour atteindre cet objectif.

Pouvez-vous revenir sur des faits marquants de votre longue carrière ?

J’ai eu des débuts difficiles. J’appartiens à une famille de commerçants et mes parents voulaient que je fasse du commerce. En outre, j’avais déjà choisi mon chemin. Il y’avait qu’un seul groupe qui avait un niveau à savoir le Positif Black Soul. Ainsi, à mes débuts j’ai commencé par travailler avec des jeunes de Grand Yoff. Tout le monde faisait du Rap Hardcore. Et moi j’ai voulu apporter de l’innovation. C’est ainsi que je mixais le style de rap sénégalais à celui des Américains. Et c’était devenu une compréhension. Je travaillais avec d’autres artistes comme Chaka Babs, Xuman, Bill Diakhou et tant d’autres. J’ai fait des tournées en dehors du Sénégal, en Guinée Conakry et dans d’autres pays. En 2006, j’ai formé mon orchestre et on jouait à la boîte Le Marigot qui se trouvait à Liberté 6. Malgré les difficultés, j’ai tenu bon. Durant cette carrière de 27 ans, j’ai été victime d’insultes et d’autres mots déplaisants à entendre de la part d’autres artistes mais j’ai toujours gardé la tête haute. Malgré, c’est une satisfaisante carrière que j’ai eue. J’en ai bien profité.

Vous êtes l’un des premiers concepteurs du Rap Mbalakh, qu’est-ce cela vous procure de voir sa révolution ?

Je suis vraiment content et très fier. Il est important de rappeler que Black Mbolo sont les premiers à mettre sur le marché un son à base de Rap Mbalakh. En outre, je fais partie des premiers précurseurs de ce genre de rap au Sénégal. Aujourd’hui, tous ceux qui me critiquaient à l’époque sur mon style de rap ont eu tort de le faire. Nous voyons tous que le Rap Mbalakh a vraiment évolué par rapport à mes débuts. Et, la nouvelle génération a compris que le hip hop sénégalais a besoin d’être innové. Ils ont amélioré et ajouté une touche technique au Rap Mbalakh. C’est une fierté pour moi de voir des rappeurs comme DIP, Ngaka Blindé ou Samba Peuzzi de faire du Rap Mbalakh. Aussi ce sont des jeunes avec lesquels je m’entends très bien. Ils font un excellent travail pour l’évolution du hip hop sénégalais.

Comment analysez-vous le nouveau visage du Hip Hop sénégalais avec la nouvelle génération ?

A vrai dire je ne peux pas m’aventurer à dire des choses que je ne maîtrise pas. Car je ne vis pas au Sénégal. Mais avec l’Internet et les réseaux sociaux, je suis informé de ce qui passe au pays notamment l’actualité du rap. Je prie pour ce qui nous est arrivé nous les Old Schools ne soit pas le cas avec la nouvelle génération. Et je ne parle pas de tous les Old Schools. Je ne vais pas revenir en arrière sur des faits qui peuvent être mal interprétés et qui vont susciter de l’indignation. À la nouvelle génération de rappeurs Sénégalais, je leur dis que ce n’est pas posséder une belle voiture qui fait d’eux un artiste. La carrière d’un artiste est parfois de courte durée. C’est bien de gagner de l’argent à travers la musique mais si l’on sait comment et où l’investir, on ne fera que le gaspiller. À notre époque, c’était le cas avec nous. Et aujourd’hui, je conseille à la nouvelle de savoir investir dans des domaines qui apporteront d’autres sources de revenus. À mes fils et petits frères rappeurs, réveillez-vous, la musique ce n’est pas seulement le fun ou le Showbiz, investissez votre argent pour sécuriser votre avenir. Mettez de côté vos histoires de buzz et concentrez-vous sur ce qui peut vous apporter un plus positif dans votre carrière.

Comment comparez-vous votre époque composée du PBS, Rap’Adio à la nouvelle génération ?

Notre génération et celle d’aujourd’hui sont diamétralement opposées. À notre époque, on travaillait d’abord les fondements d’une nouvelle musique qui venait d’arriver au Sénégal propulsé par le Positive Black Soul qui a faisait de grandes tournées internationales. Il y avait aussi RapAdio, BMJ 44 et tant d’autres groupes de rappeurs. Durant ces années-là, il existait une incompréhension avec la population. Ainsi il fallait mettre en place un bon fondement. C’est ce travail qui a permis aujourd’hui à la nouvelle génération d’exister. Chaque groupe de rap avait un style qui lui était propre et son identité. Il y’avait pas d’animosité entre nous, tout se faisait dans une concurrence saine et dans l’esprit musical. Ce qui n’est pas le cas avec la nouvelle génération.

Avec Free Moona, votre épouse, vous avez récemment sorti un single intitulé Danko, est-ce le début d’une nouvelle carrière avec elle ?

Depuis 2015, j’avais mis un arrêt à ma carrière pour pouvoir s’occuper de ma famille. Mais je participais à des festivals et à des soirées. Free Moona est une brave femme. C’est elle qui m’a dit qu’il est temps que j’effectue mon retour sur la scène musicale. Elle est la pièce maîtresse de notre nouveau projet, la production d’un nouvel album. C’est elle qui est au premier plan. C’est une nouvelle lancée qui s’annonce avec elle. Maintenant ce n’est plus Black Star seulement mais plutôt un duo, Free Moona et Black Star. Ensemble, nous avons réalisé notre nouvel album. Notre single est sorti récemment plus précisément au courant du mois de mars. Et il est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement digital. On travaille sur la promotion de la sortie de notre album durant l’été. Maintenant c’est Black Star et Free Moona.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Le projet immédiat, est la réalisation d’un clip. En ce moment, on travaille sur les pas de danses avec des danseurs modernes et orientaux. La vidéo sera prête pour le 02 avril prochain. L’autre projet, c’est la réalisation de notre nouvel album. On discute avec des promoteurs pour faire des tournées. À la sortie de l’album durant l’été, on effectuera des tournées.

Thierno Bah

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