Une petite phrase apparemment anodine mais dévastatrice a été lâchée par Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale, au cours de la grand-messe de son parti, l’Alliance des forces du progrès (Afp), ce week-end à l’hôtel Ngor Diarama.
« J’ai tout de même 55 ans de vie politique ! » Traduction littérale et subliminale destinée à deux hommes politiques nés après les indépendances : lorsque j’entamais la longue carrière dans l’action publique et politique Macky Sall [né le 11 décembre 1961] et Idrissa Seck [né le 9 août 1960] n’étaient pas encore au berceau. Ils n’étaient même pas encore des spermatozoïdes. Amath Dansokho 76 ans [né en 1937] et donc son aîné de deux ans, pourrait rigoureusement affirmer la même chose. Passe encore Ousmane Tanor Dieng [66 ans] ancien conseiller diplomatique de Léopold Sédar Senghor. Cherchez donc l’erreur ! Ceux qui pèsent sur les décisions du chef de l’Etat Macky Sall, sont d’abord et avant tout de purs produits entrés en politique du temps du premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
Ils sont nés avant les indépendances, le téléphone à domicile, le fax, le portable, l’internet, le sms, la démocratisation, le vote à bulletin secret, le vote à 18 ans et tutti quanti. Pour la vérité historique ce n’est pas le président Abdou Diouf qui a miraculeusement opéré une délégation du pouvoir en 2012 au Sénégal. Nous sommes toujours à l’école de Senghor, trente ans après son départ volontaire du pouvoir. Et après, on ira parler de rupture. Il faut bien décoder les frustrations du Bouddha de Thiès. Il n’est pas dans le délit de rébellion. Il pense que Macky Sall est en train de commettre un délit de lecture (politique) tout simplement. C’est un réveil tardif du bon sens. La rupture n’a pas encore le visage de la génération du texto, des quadras et des quinquas, afin que « que cent fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent ».
Macky Sall va-t-il le comprendre ?
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