L’OTAN a décidé vendredi de mettre fin à compter du 31 octobre à son opération de sept mois en Libye, se félicitant d’un succès «historique» et appelant le nouveau régime à «construire une nouvelle Libye» démocratique.
«Le Conseil de l’Atlantique Nord (l’instance dirigeante de l’alliance, élargie aux représentants des cinq pays non membres -Qatar, Émirats Arabes Unis, Maroc, Jordanie et Suède- partenaires de l’opération, NDLR) a confirmé la décision prise il y a une semaine. L’opération en Libye prendra fin le 31 octobre. Notre mission militaire est désormais terminée», a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen.
«Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes», a-t-il ajouté.
L’opération «Protecteur unifié» est «l’une des plus réussies dans l’histoire de l’OTAN», s’est félicité son secrétaire général, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen.
Le peuple libyen «peut prendre son futur en mains fermement et en sécurité», a relevé M. Rasmussen.
Pour le patron de l’OTAN, les Libyens ont toutefois «encore beaucoup de travail à faire pour construire une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l’homme et l’État de droit».
Le Conseil national de transition (CNT) avait demandé mercredi le maintien de l’OTAN en Libye au moins «jusqu’à la fin de l’année», assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays.
Ces craintes ont été renforcées par des informations du quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un groupe de mercenaires sud-africains se trouvait toujours en Libye et tentait d’exfiltrer Saïf Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi.
Selon un responsable touareg, Saïf al-Islam se serait rendu mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge.
Tout en confirmant la fin de sa mission lundi, M. Rasmussen a répondu que «le monde restait aux côtés» du peuple libyen.
«L’OTAN reste prête à aider, si nécessaire, et s’il le lui est demandé», a-t-il précisé.
Le nouveau rôle de l’alliance pourrait consister à «aider les Libyens à réformer les institutions de sécurité et de défense dont toutes les démocraties ont besoin pour rester libres et en sécurité», selon M. Rasmussen.
L’OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain de la mort de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la décision, à titre provisoire, de la fin, au 31 octobre, de son opération, sept mois après les premiers bombardements des avions de l’alliance.
L’officialisation vendredi de la fin de la mission de l’OTAN était attendue, le Conseil de sécurité de l’ONU ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye.
C’est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l’OTAN avait lancé son opération «Protecteur unifié».
Dans les faits, l’embargo sur les armes et les quelque 26 000 sorties aériennes de l’OTAN, dont plus de 9650 dans un but «offensif», ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l’alliance n’en avait pas officiellement fait un objectif.
avec cyberpresse